Retour sur le choix de François Bayrou

Si le président du MoDem avait annoncé qu'il
choisirait entre les deux tours, beaucoup l'imaginaient voter blanc, comme en
2007 : il l'avait avoué longtemps après le scrutin.

Le président du Nouveau Centre Hervé Morin
rappelle que François Bayrou a fait campagne sur la réduction du déficit et
pour la règle d'or. Selon lui, ce n'est pas compatible avec le programme
socialiste. Le ministre des affaires européenne de sensibilité centriste Jean
Leonetti estime que c'est une forme de grand écart.

François Bayrou explique qu'il reste au
centre et poursuit à propos de François Hollande "S’il en reste à la
gauche classique et à son programme, je serai un opposant, dans une opposition
vigilante et constructive."

Le député Sebastien Huygues utilise des mots
très durs pour évoquer cette décision. Quand au premier ministre François Fillon, il
refuse d'y voir un signe de division à droite.

Au PS, les réactions oscillent entre
satisfaction et prudence...

Satisfaction car le choix de François Bayrou
est historique. Prudence car le choix reste personnel rappelle Laurent
Fabius.

Car les socialistes le rappellent, il ne
s'agit pas d'un accord, rien n'a été négocié. En tout cas, il y en a une qui
semble sensible à la démarche, c'est Ségolène Royal, la candidate déçue de
2007.

Et le Pierre Moscovici rappelle qu'il ne faut
pas oublier que la campagne de François Hollande pour ce deuxième tour est
avant tout une campagne face à la droite.

La décision de François Bayrou ne devrait pas
avoir une influence déterminante sur le scrutin. C'est en tout cas ce que
pensent les sondeurs d'Ipsos. Notez que dans le dernier sondage Ipsos
Logica Business consulting pour France Info, France 3 et le Monde, sondage
réalisé juste avant la publication du choix du président du modem, François
Hollande remporterait toujours l'élection dimanche, à 52,5% des suffrages
contre 47,5 pour Nicolas Sarkozy. François Hollande perd un demi point et
Nicolas en gagne un demi.