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Remise à plat de la fiscalité : l'UMP pose ses conditions

Jean-Marc Ayrault et cinq de ses ministres donneront lundi le coup d'envoi de la "remise à plat" de la fiscalité annoncée en début de semaine, en ouvrant les consultations avec les syndicats. Ensuite, les groupes parlementaires seront invités à Matignon. "Les masques vont tomber", espère l'exécutif, autrement dit l'opposition va devoir présenter ses propres propositions. Mais l'UMP renâcle, et pose ses conditions.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Sur France 2 l'ex-ministre
Nadine Morano, désormais chargée des élections à l'UMP, fait mine de
s'interroger : Pourquoi donc Jean-Marc Ayrault veut-il consulter l'opposition,
alors qu'il n'a même pas consulté ses 
ministres ?

"Ce qui est étonnant c'est qu'il ne consulte pas ses
ministres. M. Moscovici est tombé des nues quand il a entendu parler de cette
réforme fiscale comme la quasi-totalité des membres du gouvernement qui n'étaient
pas au courant. Nous ne pouvons pas répondre à cette demande de consultation s'il
n'y a pas une volonté de baisser les impôts.
"

Baisser les impôts

C'est la condition posée par l'UMP, qui,
dans le cas contraire, ne répondra pas à l'invitation de Matignon. Baisser les
impôts, le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve est pour, mais, plus
tard, explique-t-il sur Europe 1.

"Je souhaite que l'on baisse les impôts. D'ailleurs c'est
un engagement y compris devant l'Union européenne puisque nous devons baisser
de 0,3% les prélèvements obligatoires d'ici la fin du quinquennat. Nous ne le
ferons pas si nous ne faisons pas des économies en dépenses de façon très
significative.
"

Le ministre délégué au Budget, qui reconnaît par ailleurs
qu'il n'a été mis au courant du projet de réforme que quelques heures avant la
publication de l'interview du Premier ministre.

Le PS scandalisé

Baisser les impôts, c'est donc la condition fixée par l'UMP.
C'est scandaleux, s'insurge sur LCI le numéro 1 du PS Harlem Désir qui appelle
l'opposition à être plus constructive.

"Ce que je constate c'est qu'ils refusent de discuter
de la réforme fiscale avec le Premier ministre. Mais qui veut nous donner des
leçons ? Eux qui ont depuis le bouclier fiscal jusqu'à la suppression de l'ISF
en cinq ans multiplié les taxes. Qu'ils s'opposent mais qu'ils soient
constructifs, qu'ils acceptent le dialogue, et qu'ils essaient de montrer qu'ils
ont tiré les leçons de leur défaite.
"

Harlem Désir qui en profite pour innover sur le plan lexical.
Il évoque une "stratégie d'impuissantement du président de la
République
". Un mot inconnu du dictionnaire.

La future réforme fiscale pour 2015 ?

En attendant, le flou persiste sur le calendrier de mise en
oeuvre de la future réforme fiscale. Dans son interview aux Echos , Jean-Marc
Ayrault fixe comme horizon "le budget 2015". Depuis Rome, François
Hollande a jugé mercredi que cette réforme prendrait "le temps du quinquennat".
Alors, 2015 ou 2017 ? Question posée à la porte-parole du gouvernement Najat
Vallaud Belkacem sur BFMTV.

"C'est un débat qui commence aujourd'hui, dont les
premières mesures pourraient être intégrées dans le PLF 2015.
"

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