François Hollande en position d'attente
Pour reprendre une expression, François Hollande "fait des ronds dans l'eau" en attendant les choses sérieuses, c'est-à-dire l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy.
Le candidat socialiste s'était promis de s'offrir une "diète médiatique", de s'économiser avant le mois de janvier. Mais l'actualité le rattrape et il a du intervenir plusieurs fois ces derniers jours sans qu'il en reste grand-chose et au risque de donner dans l'improvisation.
Le G20
Exemple, pendant que Nicolas Sarkozy était au côté de Barack Obama au G20, en fin de semaine dernière, François Hollande, lui, était en Corrèze alors qu'il avait prévu de se rendre à une grande manifestation de la gauche à Rome.
Une contre-programmation que le candidat socialiste assume totalement ; il s'en est expliqué hier-soir au journal de France 2 : "vous voulez que je m’invite au moment du G20 ? […] je ne suis pas encore président de la république ; je suis candidat".
C'est le syndrome d'une élection déjà jouée d'avance, dénonce l'UMP qui a bien relevé le titre du journal Libération hier "Je ne suis pas un contre-président, je suis le prochain". Le sénateur et conseiller politique de l'UMP Roger Karoutchi : "il a pris un nouveau rôle, un melting pot de Nostradamus et d’Iznogoud le grand vizir qui se voit calife à la place du calife".
Pas de panique
Et ces attaques semblent porter puisque pendant ce temps-là, la côte de popularité de Nicolas Sarkozy monte : + 5 points à 37% d'opinion favorable selon l'institut LH2.
Mais au PS, même auprès de Martine Aubry, on ne se montre pas inquiet. François Hollande refuse de se faire dicter le tempo de sa campagne. Il veut, selon la formule de François Mitterrand, "donner du temps au temps".
Le candidat socialiste va d'ici janvier peaufiner son équipe de campagne et revisiter le programme du PS en fonction de la conjoncture économique. Bref, tout va bien pour le porte-parole Benoit Hamon : "je le trouve suffisamment présent ; en tout cas il parle à bon escient".
Demain, François Hollande réunira des économistes et tiendra ensuite une grande conférence de presse. Le candidat socialiste va donc continuer d'occuper le terrain sans forcément dire grand-chose.
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