Arbitrage Tapie : une affaire d'Etat ?
Cela prend la tournure d'une affaire d'Etat. François
Hollande a déjà dit que "l'Etat défendrait toujours ses intérêts". Bercy
veut se constituer partie civile rapidement. Qui savait ? Qui a décidé de la
procédure d'arbitrage ?
Pas Jean-Louis Borloo en tout cas, c'est lui qui l'affirme. Ephémère
ministre de l'Economie en mai-juin 2007, l'une de ses premières décisions
aurait été d'aller vers l'arbitrage. Faux assure-t-il sur RTL : "J'ai
passé quatre semaines à Bercy et personne ne m'a jamais sollicité pour ce
dossier-là. Je n'ai donc donné aucune instruction, ni pendant quatre semaines,
ni après. Il y a une justice qui fait son travail, il y a deux ou trois
procédures en cours, laissons faire la justice. "
Bayrou pointe du doigt Sarkozy
Invité de France Info, le président du Modem, François
Bayrou, parle d'un des plus gros scandales de la Ve République. Il est
convaincu du rôle déterminant qu'aurait joué Nicolas Sarkozy dans ce dossier : "Il n'y a personne en France, connaissant l'Etat, qui puisse soutenir que
cela n'a pas été approuvé au plus haut sommet de l'Etat, que le président
de la République lui-même est donné son approbation à cette affaire. "
Les affaires, et elles sont nombreuses depuis le début de
l'année, représentent un terreau fertile pour le FN. Marine Le Pen interrogée
par LCP : "Je crois que c'est effectivement une très grave
escroquerie car il s'agit là d'argent public. Ce sont 400.00 millions qui ont
été distraits des poches des Français pour des raisons que l'on apprendra
probablement au cours de la formation. "
Cela a commencé sur Europe 1 ce matin. Gilles Carrez,
président UMP de la commission des finances de l'Assemblée, met en cause le PS
au pouvoir dans les années 90 quand a éclaté le conflit : "Bernard
Tapie a été probablement roulé dans la farine par le Crédit Lyonnais sur l'affaire
Adidas. Qui avait la tutelle du Crédit Lyonnais à l'époque ? C'était
Michel Sapin, qui était ministre de l'Economie. Il avait comme collègue,
Bernard Tapie, ministre de la Ville. "
Les exigences de réformes de Bruxelles
La réforme des retraites et du marché du travail en échange
du délai de deux ans pour ramener le déficit en dessous de 3%. Une réaction
sévère de François Hollande : "Bruxelles n'a pas à dicter à la France ce
que nous avons à faire ".
Et pourtant il va falloir faire lui répond le
commissaire européen Michel Barnier sur Europe 1 : "Ne rien faire c'est
le déclin. Ne pas faire les choses ensemble c'est se résigner à être
sous-traitant ou sous influence des Chinois ou des Américains. Voilà pourquoi
ce n'est pas une option de ne rien faire. Nous recommandons d'utiliser les deux
années pour avoir le courage de faire ces réformes. Il ne s'agit pas d'un
dictat, mais de recommandations et je recommanderai à l'opposition d'avoir le
courage de soutenir le gouvernement s'il fait ces réformes. "
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