Le rituel des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques

Le regard de l'historien Fabrice d'Almeida sur les Jeux olympiques est consacré aujourd'hui à la cérémonie de clôture qui nous attend ce soir, puisque la quinzaine olympique se termine avant la reprise des Jeux paralympiques du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre 2024.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
12 août 1984, il y a 40 ans : la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d'été dans le stade du Coliseum de Los Angeles. (Illustration) (MICHAEL MONFORT / MICHAEL OCHS ARCHIVES / GETTY IMAGES)

Les Jeux olympiques de Paris 2024 se terminent ce soir avec la traditionnelle cérémonie de clôture. Fabrice d'Almeida, historien et consultant pour franceinfo revient sur ces cérémonies qui ont ponctué les Jeux depuis leur création, sur leur signification et sur l'ampleur qu'elles ont déployée depuis les Jeux modernes notamment. 

franceinfo : Cette cérémonie de clôture, c'est un rituel important pour les athlètes ?

Fabrice d'Almeida : La cérémonie de clôture, enfant, je détestais ce moment à la fois solennel et long. J'espérais qu'il se passe quelque chose de particulier. Je ne comprenais pas qu'en soi, cette cérémonie était un événement, une partie de ce rituel olympique qui s'est lentement imposé. En gros, une cérémonie de clôture de nos jours à deux moments spécifiques. La partie officielle, avec défilé des athlètes, discours officiels et passage de témoin, et la partie festive, un show plus ou moins intéressant, plus ou moins riche de signification.

La partie officielle remonte aux premiers jeux. Elle correspond à un ordre des choses, avec deux temps forts depuis la création des Jeux modernes : un défilé des athlètes, et des discours dont celui du roi Georges Ier de Grèce, proclamant la fin des Jeux olympiques. L'originalité par rapport à nos jours est que, lors de la cérémonie de clôture, les athlètes recevaient leurs médailles. C'est seulement depuis 1904 que les médailles sont remises après les épreuves, et non à la fin des Jeux.

La médaille du premier était d'argent, en 1896. Elle avait été créée par Jules Chaplain, un sculpteur auquel la IIIe République avait attribué le type de la pièce d'or, avec le coq et une figure de Marianne de 10 Fr. Si je mentionne cela, c'est que Pierre de Coubertin était influencé par le rituel républicain et les cérémonies patriotiques républicaines. Et il a voulu que le monde olympique ait aussi son cérémonial. C'est pour cela qu'il a souhaité des cérémonies d'ouverture et de clôture, comme pour un culte qui aurait été celui du sport, rendu tous les quatre ans par les athlètes et le public.

Et cela a marché. Une sorte de culte olympique s'est mis en place avec le défilé des athlètes à la fin, la flamme que l'on éteint, et le drapeau du prochain pays hôte qui flotte à côté de celui dont les jeux s'achèvent. Et les maires des deux villes se transmettent un drapeau olympique, ce drapeau avec les anneaux, imaginé par Coubertin en 1920. À côté de cette partie imposée, les villes ont mis en place un véritable show. Celui de Moscou en 1980 avait innové dans la chorégraphie.

Depuis Moscou, les cérémonies ont pris de l'ampleur ?

Oui, elles sont devenues de véritables spectacles. Les pays ont profité de ce moment pour mettre en valeur ceux qui se sont impliqués dans l'organisation des Jeux. En fait, les Jeux ont une dimension civique, et font passer au-delà du sport des éléments qui montrent l'émergence d'une culture universelle.

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