La vie politique française à nouveau victime de la "partitocratie" : l'info de l'histoire du 30 novembre
La semaine prochaine, le risque est grand que le gouvernement chute sur une motion de censure. Et cela ne doit rien au hasard, car nous sommes face au retour des partis, à une forme de partitocratie. Les partis ont, en effet, aujourd’hui la capacité de bloquer le gouvernement au gré de leurs intérêts particuliers.
Dans notre histoire, la IVe République est considérée comme "le régime des partis". Et de fait, à cette époque, les partis comptaient de très nombreux adhérents : deux millions chez les communistes à la Libération, un million chez les socialistes, puis le RPF gaulliste atteint le million aussi en 1948. Jamais autant de citoyens ne s’étaient engagés politiquement : l’éthique de parti régnait. Les partis tenaient la Chambre et effectuaient des combinaisons pour maîtriser l’accès au pouvoir. Ils tenaient le gouvernement, la présidence…
Ve République : De Gaulle contre "le régime des partis"
Ce jeu s’effectuait au détriment des intérêts nationaux, martelait le général De Gaulle. Et il insistera longtemps sur cette dimension. En 1965, pendant la campagne pour l’élection du chef de l’Etat, il dit même avoir voulu changer la Constitution pour rompre cette logique avec le soutien des Français. Mais il soulignait qu’avec un président partisan, le régime des partis reviendrait. Et de fait, nous y sommes revenus depuis un bon moment.
Curieusement, les partis qui bloquent notre vie au détriment de intérêts généraux sont aujourd’hui des partis qui se sont construits sur la critique du monde partisan : le RN est l’héritier du FN fondé en 1972 comme un parti antisystème ; LFI est issue de la mobilisation contre le traité constitutionnel européen de 2005 quand Jean-Luc Mélenchon s’est dressé contre le consensus européen ; et même Renaissance est la suite d’En Marche qui voulait dépasser le système partisan français bipolarisé. Ils sont parvenus à paralyser la vie publique et sont prêts à faire tomber le gouvernement sans guère se soucier des effets économiques et sociaux d’une telle décision, alors que les licenciements se multiplient… Certes le gouvernement à ses défauts, mais l’absence d’alternative crédible avant de nouvelles élections fragilise encore notre pays. Ce jeu partitocratique a déjà eu des effets négatifs en France et ailleurs.
La solution : voter, voter, voter
En 1958, les Français sont allés voter plusieurs fois : pour le référendum constitutionnel, pour les législatives en novembre, puis les grands électeurs ont élu le président de la République. Et après il y a eu les référendums sur l’autodétermination et l’Algérie avant celui de 1962 sur la réforme de l’élection présidentielle. Plus tard, en Italie, pour sortir de la crise ouverte par la corruption, entre 1992 et 1994 il y a eu plusieurs référendums et finalement des législatives. Même chose en Grèce pour sortir de la crise ouverte par la dette.
Il faut donc voter, voter et encore voter pour qu’enfin se dégage une volonté claire de nos concitoyens. Référendum, législatives, et pourquoi pas présidentielle. Les possibilités sont nombreuses pour enfin sortir du blocage partitocratique.
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