Européennes : retour sur le premier scrutin de 1979

Ces premières élections européennes ont eu lieu en pleine guerre froide, avec notamment l'UDF emmenée par Simone Veil et le RPR par Jacques Chirac.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Simone Veil, le 20 juillet 1979. Elle vient d'être élue présidente du Parlement européen. (KEYSTONE PICTURES USA / MAXPPP)

Alors que les premiers meetings se déroulent et que les têtes de liste sont maintenant connues, la campagne pour les élections au Parlement européen semble bien lancée. L'occasion de se plonger dans nos archives et de voir comment la première campagne du genre s'était déroulée. C'est en 1979 que pour la première fois, l'élection des députés européens s'est déroulée au suffrage universel direct.

Le FN n'avait pas pu y participer car, faute d'alliance avec le PFN de Jean-Louis Tixier-Vignancourt, il ne disposait pas des moyens nécessaires. Au contraire, les quatre grandes forces politiques qu'étaient l'UDF du président Giscard-d’Estaing, le RPR de Jacques Chirac, le Parti socialiste (PS) de Mitterrand et le Parti communiste français (PCF) de Georges Marchais posaient rapidement leur jalon.

Quand Simone Veil tance le FN, "des SS aux petits pieds"

Pour l'UDF, la tête de liste était Simone Veil, qui concentrait la haine de l'extrême droite. De fait, un de ses meetings est interrompu par Jean-Marie Le Pen et des membres de son mouvement. Elle leur tient tête et dit bravement : "Vous ne me faites pas peur... Vous n'êtes que des SS aux petits pieds". Le nationalisme en fait est porté par deux autres forces politiques. Le PCF de Marchais, hostile à l'Europe du grand capital et surtout le RPR de Chirac, qui rejette l'Europe "dominée par les intérêts germano-américains".

Les débats sont ainsi marqués par des éléments qui rappellent notre époque, alors que régnait la guerre froide. Au final, à la surprise générale, Simone Veil l'emporte. Chirac se classe 4e, ce qui est une déception pour son camp. Il espérait avancer sa candidature pour la présidentielle avec ce scrutin, il recule. Mitterrand, arrivé second avec la liste socialiste, est critiqué. Mais il montre qu'il est vivant, bien vivant, comme le clamait le tube de cette époque : Born to Be Alive !

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