Election présidentielle au Brésil : l'ombre de la dictature militaire
L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.
Dans la course à la présidence entre Bolsonaro et Lula au Brésil, la mémoire de la dictature militaire occupe une place centrale. Tout commence en 1964, l’année ou Joao Gilberto et Stan Getz lance leur succès mondial The Girl From Ipanema. Au Brésil, le maréchal Castelo Branco installe son régime autoritaire, au prétexte de lutter contre la subversion communiste. Comme Bolsonaro, c’est un partisan de l’ordre, et de la foi. La dictature profite un moment de la croissance mais ses performances finissent par être médiocres. La pauvreté explose. Il faut faire des concessions et rendre le pouvoir aux civils en 1985.
À l’inverse, nombre de membres du Parti des travailleurs, créé par Lula en 1980, sont des opposants à la dictature, à l’image d’Olivio Dutra, syndicaliste, emprisonné après une grande grève. Il devient plus tard maire de Porto Alegre puis ministre, quand Lula est élu à la présidence en 2003. Pour eux, le cœur est la lutte contre la pauvreté.
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Ces deux visions s’opposent radicalement et divisent le Brésil. Lula est donné vainqueur par les sondages, mais ces derniers se sont souvent trompés. L’historien doit donc constater la rupture et signaler le risque qu’elle fait peser sur l’histoire de la démocratie brésilienne.
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