Un roman sauvé par la police scientifique
Malgré son handicap, elle rédige à la main. Elle utilise un système original : sur la feuille blanche, des bandes élastiques matérialisent chaque ligne droite. Trish Vickers ne voit rien mais elle est sûre de ne pas écrire de travers. Sa main est guidée. La Britannique se lance. Elle raconte le destin d'une jeune fille qui reconstruit sa vie après une série de malheurs. Elle remplit vingt-six pages. Elle compte sur son fils, Simon, pour relire le manuscrit.
Mais quand Simon lui rend visite, il découvre une catastrophe : en fait, Trish Vickers n'a rien écrit. Son stylo n'avait plus d'encre. La romancière débutante ne s'est aperçu de rien.
La mère et le fils sont consternés. Ils pensent que le livre est perdu. Ils ont une idée : ils contactent la police scientifique, précisément le service des empreintes digitales. Ils demandent aux spécialistes de les aider.
Pour les enquêteurs, la mission est inhabituelle. Il ne s'agit pas de chercher un indice ou de résoudre un crime. Pourtant, les fonctionnaires acceptent, parce que l'histoire de Trish Vickers les touche . Ils vont utiliser une technique bien rodée, la "photographie en éclairage oblique". Pierre Barthelemy donne les détails sur son blog : avec un pinceau lumineux presque parallèle à la surface de la feuille, les enquêteurs éclairent le page. Le stylo n'a pas laissé d'encre, mais il a tout de même laissé une empreinte, des pleins et des creux minuscules. Les policiers reconstituent cette empreinte.
Ils le font bénévolement, à l'heure du déjeuner, pendant cinq mois. Ils sont patients. Mais finalement, ils réussissent : à l'exception d'une ligne, ils retranscrivent tout le manuscrit, les vingt-six pages. La romancière aveugle retrouve le sourire. Son livre est sauvé.
Le blog de Pierre Barthelemy est à découvrir ici.
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