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Piers Morgan, le journaliste qui s'oppose au lobby des armes à feu

Un mois après la tuerie de Newtown, l'animateur vedette de CNN se confronte aux défenseurs du port d'arme. La Maison-Blanche a dû intervenir.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Tout commence le 18 décembre, sur le plateau de CNN . Un journaliste vedette, le britannique Piers Morgan, interviewe Larry Pratt, qui dirige Gun Owners of America - l'association des détenteurs d'armes à feu. Quatre jours plus tôt, vingt six personnes sont mortes dans l'école de Newtown. Ca n'empêche pas Larry Pratt de plaider pour les armes à feu. Selon lui, elles sont le meilleur rempart contre les crimes : "Il faudrait même armer les professeurs ", dit-il. Sur le plateau, Piers Morgan est interloqué. Il n'en peut plus. Il finit par déclarer à son invité : "vous êtes un homme incroyablement stupide, n'est-ce pas ? Vos arguments sont ridicules" .

En quelques instants, le journaliste est devenu la bête noire des défenseurs du port d'armes. Ils ne vont plus le lâcher, à commencer par Alex Jones. Cet animateur de radio du Texas se vante de posséder plus de cinquante armes. Il déteste Piers Morgan. Il va lancer une initiative spectaculaire. Sur le site internet de la Maison Blanche, il crée une pétition pour obtenir l'expulsion du journaliste de CNN. Son argument ? Piers Morgan a "lancé une attaque hostile contre les Etats-Unis". Il a critiqué le deuxième amendement de la constitution, qui autorise la détention des armes à feu. Puisqu'il est britannique et qu'il attaque les Etats-Unis, il doit donc être expulsé "

Tout citoyen américain peut lancer une pétition sur le site de la Maison Blanche. Si le texte recueille plus de 25 000 signatures en un mois, l'équipe du président est obligée de l'examiner. C'est le cas ici. Près de 110 000 personnes demandent officiellement l'expulsion du journaliste de CNN. La Maison Blanche est sommée de réagir.

De son côté, Piers Morgan tient bon. Dans les médias, et sur twitter, il dénonce le lobby des armes. Mais il accepte de débattre. Au début de cette semaine, il va jusqu'à inviter, sur CNN , son principal opposant, Alex Jones. L'animateur texan déboule sur le plateau. Il se déchaine. Il aboie : "Vous avez compris ? La République se soulèvera de nouveau si vous essayez de prendre nos armes ! ". Alex Jones refuse d'échanger des arguments. Il insulte le journaliste de CNN. Puis il imite son accent anglais. Et il finit par hurler : "rentrez chez vous, si vous n'êtes pas content, vous, les communistes.. ."

Dernier épisode, hier. La Maison blanche a répondu officiellement à la fameuse pétition. Elle soutient implicitement le journaliste, au nom de la liberté d'expression et de la liberté de la presse. C'est le premier amendement de la Constitution.

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