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Le militant écologiste Paul Watson met un terme à ses activités

Pour les uns, c'est un dangereux terroriste, pour les autres, un héros de l'écologie. Dans les deux cas, à 62 ans, Paul Watson est une légende.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Une légende officiellement retraitée, depuis 24 heures, de son association
écologiste Sea Sheperd, les bergers de mers. En fait il s'agit surtout de
protéger l'organisation des déboires judiciaires de son fondateur.

Paul Watson a été l'un des créateurs de Greenpeace au tout début
des années 70. Renvoyé en 1977, parce qu'il était en désaccord avec la ligne
de l'association, trop politique, selon lui, il crée alors son propre
mouvement, la Sea Sheperd Conservation Society, qui ne jure que par
l'action.

Watson et ses hommes utilisent des techniques radicales, comme
l'espionnage des baleiniers illégaux, le sabotage de bateaux dans les ports.
Il n'hésite pas non plus à mettre sa vie en jeu, en s'interposant entre les
chasseurs et leur proie, ce qui lui a valu des coups, des blessures, à la
limite de la torture, à plusieurs reprises.

Paul Watson est aujourd'hui un homme en fuite, recherché par
Interpol à la demande du Costa Rica, pour une affaire qui remonte à 2002. Il
devait venir nous voir à France Info, en mai dernier pour un livre intitulé
"entretiens avec un pirate". Son attachée de presse nous avait appelé, en
disant que Paul Watson ne pourrait pas faire l'interview, parce qu'il venait
d'être arrêté par la police allemande, ce qui nous a semblé être une bonne
raison.

Une vieille connaissance a ameuté la presse à ce moment-là,
proposant même de prendre la place de Watson en prison. Cette conaissance,
c'est Brigitte Bardot, sa "soeur de combat", depuis que Paul Watson l'a fait
venir sur la banquise en 1977 pour dénoncer, avec succès, le massacre des bébés
phoques.

Fin mai 2012, Watson est assigné à résidence en allemagne contre
une caution de 250 000 euros. Daniel Cohn Bendit le protège, et puis Watson
décide de s'enfuir, par peur d'être extradé, et il disparait dans la
nature.

Sept mois plus tard, sur son site internet, il raconte : "de
l'Allemagne à l'endroit de la planète où je me trouve, j'ai traversé deux océans
et d'innombrables fleuves, plus de 3 chaines de montagnes, un désert, des lacs,
plusieurs dizaines de grandes villes et de villes moyennes... j'ai parcouru plus
de 14 000 kilomètres, ce n'était pas très pratique, sans passeport ni aucune
forme de pièce d'idendité, je n'avais pas de carte de crédit, je n'avais plus
accès à internet et je n'avais pas de téléphone mobile". voilà qui donne une
idée de la volonté de Paul Watson, et de sa détermination.

Aujourd'hui il est sur le pont de l'un des bateaux de sa
flotte pour une campagne de grande ampleur, puisque l'armada des bergers des
mers comprend aujourd'hui 4 bateaux, un hélicoptère, trois drones, et une
centaine de militants...

Autant dire que la retraite de Paul Watson, quoi qu'il arrive,
n'est pas pour tout de suite.

 

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