La vengeance de Poséidon était...un tsunami
Des scientifiques viennent de résoudre un mystère de l'Antiquité. Ils ont trouvé la clé d'un événement qui s'est produit il y a 2 500 ans. La scène se déroule en 479 avant Jésus-Christ, en Grèce, dans l'isthme de Pallène, près de Thessalonique. Un général perse, Artabaze, veut prendre la ville de Potidée. Un jour, la mer se retire; le grand historien Hérodote précise même qu'elle se retire "très loin du rivage et pendant longtemps ". Elle ouvre donc un passage pour les soldats. La troupe s'engage sur le sable quand soudain les flots recommencent à monter. Cette fois, la marée est plus forte que jamais. Elle emporte tout. C'est la débandade. Les soldats meurent noyés. Comment expliquer le phénomène ? A l'époque, une raison est avancée : la vengeance du dieu Poséidon. Un peu plus tôt, l'armée perse avait profané son temple. Le dieu des océans a décidé de punir les soldats.
Sur le blog "Passeur de sciences", Pierre Barthélémy raconte cette histoire étonnante. Pendant des siècles, d'abord, la noyade des soldats d'Artabaze reste un mystère. Des scientifiques essaient de comprendre ce qui s'est passé. Certains imaginent qu'un tsunami a déferlé sur la côte, en 479. Mais ils n'en ont pas la preuve. Il faut attendre les touts derniers travaux d'une équipe allemande. Entre 2007 et 2009, des géologues explorent d'anciennes zones de lagunes et de marécages, situées à l'intérieur des terres, à plusieurs centaines de mètres. Là, ces spécialistes découvrent des coquillages enfouis il y a 2500 ans, c'est-à-dire à l'époque d'Artabaze. Les chercheurs procèdent également à une modélisation ; ils simulent un séisme de magnitude 7 ; selon leur calcul, ce tremblement de terre aurait déclenché des vagues de 2 à 5 mètres. La conclusion s'impose : les soldats perses ont donc sans doute été frappés par un tsunami. Poséidon n'y est pour rien.
L'histoire ne s'arrête pas là. Sur son blog, Pierre Barthélémy explique que ces travaux historiques vont être utiles aujourd'hui car ils permettent d'identifier les zones les plus vulnérables. Les tsunamis ne frappent pas seulement les côtes de l'océan pacifique ou de l'océan indien. Le golfe thermaïque, et la mer Egée, sont plus exposés qu'on ne l'imaginait. Dans cette région de Grèce, il faut donc développer un système d'alerte. Si la mer montait brusquement, cette fois, ce n'est pas l'armée d'Artabaze qui serait touchée, mais les habitants de la région ou les milliers de touristes qui se prélassent, l'été, sur les plages de Méditerranée.
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