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La pédagogie par la coccinelle

Le décor de notre histoire du jour : l’école primaire Jules Ferry à Brive, la seule en France à élever et à vendre des coccinelles. Daniel Jaubert, un enseignant, a eu cette idée il y a 15 ans...
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Depuis 15 ans, les coccinelles vivent
dans une salle de classe, sur une table située près de la fenêtre dans de
petites boites en plastique.

Mais ce
n’est pas tout. L’école abrite aussi un laboratoire entièrement dédié aux
pucerons, avec tout l’équipement : néon et climatisation. Parce
que pour élever des coccinelles, il faut les nourrir, et pour les nourrir, il
faut des pucerons. Mais il faut aussi nourrir les
pucerons. Les enfants de l’école sèment
donc des féveroles, le repas préféré de ces insectes.

Quel est le but de l'opération ? C’est
un outil pédagogique pour montrer comment fonctionne une chaîne alimentaire, pour montrer l’interdépendance entre les êtres vivants. Cela permet aussi de
faire des maths, des statistiques car il faut compter les œufs.

C'est un enseignant, Daniel Jaubert, qui en a eu l’idée en 1996. Il est nommé à un poste pour
relancer l’enseignement des sciences dans le primaire. Mais au départ,
Daniel Jaubert a du mal à faire valider son projet. La pédagogie par les
coccinelles, ça ne fait pas très sérieux, en dépit du site Internet qu’il
développe en parallèle : coccinelles.com

2 ans plus tard, il remporte un concours organisé par Microsoft. Il gagne 6 ordinateurs pour son école. Et là, tout change, plus personne ne rigole !

Et
aujourd’hui, il est pris au sérieux non seulement par ses collègues, mais
aussi par les jardiniers qui veulent lui acheter cet insecticide naturel. Car
le projet pédagogique est aussi devenu une petite entreprise.

Avec ses élèves, il envoie des oeufs de coccinelles dans toute la France. Il a même des clients en Europe. C'est simple, il
suffit de les commander sur son site. Les enfants font les paquets et l’argent récolté
permet de financer des voyages scolaires.

Il faut
simplement bien gérer le moment où l’on envoie le colis. Daniel Jaubert évite
d’en poster juste avant le week-end, sinon le temps qu’ils arrivent à
destination, les larves risquent d’être déjà devenues coccinelles. Or ces
larves sont beaucoup plus voraces, ce sont elles qui vont nettoyer vos rosiers
ou vos pieds de tomates.

Et si cela
vous intéresse, vous allez bientôt pouvoir en commander. Les coccinelles se
remettent à pondre à partir d’avril. C’est d’ailleurs le seul aspect négatif
pour Daniel Jaubert. Depuis 15 ans, il n’a pas de vraies vacances de
Pâques… Il doit s’occuper de ses coccinelles !

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