James Bulger, un des plus grands "parrains" des Etats-Unis, jugé à Boston
En juin 2011, des policiers déboulent dans son appartement
de Santa Monica, au bord du Pacifique. Le vieil homme vit là avec sa compagne.
Une barbe blanche, une apparence tranquille. Mais dans son mur, il a caché
plus de 800.000 dollars. A son domicile, les policiers trouvent plus de trente
armes à feu. James "Whitey" Bulger n'a pas résisté. Il se doutait
qu'un jour on viendrait l'arrêter. Il faisait partie des dix fugitifs les plus
recherchés des Etats-Unis.
Il comparaît aujourd'hui pour dix-neuf meurtres, commis
entre 1972 et 2000. Le retraité est aussi poursuivi pour extorsion, corruption,
blanchiment et trafic d'armes. Des accusations à la hauteur de son rôle : dès
les années 1970, Bulger a régné sur la mafia irlandaise de Boston, la capitale
du Massachusetts. Il était lié également à l'IRA, l'armée républicaine
irlandaise.
Un homme rusé
Le caïd est violent, capable d'étrangler quelqu'un à mains
nues. Mais il est aussi rusé, organisé. Pendant des années, tout en commettant
des crimes, il renseigne le FBI. Cela lui permet en même temps d'écarter ses
rivaux au sein de la mafia. D'ailleurs, des agents véreux du FBI travaillent
pour lui.
En 1994, son lieutenant est arrêté. Il passe aux aveux. Le
parrain doit fuir. Il devient un as du déguisement, avec des perruques et des
fausses moustaches. Dans Le Figaro, ce matin, Maurin Picard raconte que le caïd
voyage même en Europe. Il change régulièrement d'identité. Il va jusqu'à payer
des clochards pour utiliser leur nom et se cacher plus facilement.
Il rentre aux Etats-Unis et en juin 2011, la police décide
de relancer un appel à témoin. Cela marche. Une femme reconnait la photo de la
compagne de James Bulger. Elle se souvient qu'elle a fait sa connaissance à
Santa Monica en discutant avec elle d'un chat abandonné. Pour cette
information, elle reçoit deux millions de dollars. Le parrain et sa compagne sont arrêtés.
Le procès
Au procès, environ 80 personnes vont témoigner. James Bulger
a toujours le bras long. Pour sa défense, il veut faire comparaître l'ancien gouverneur
du Massachusetts et le directeur sortant du FBI, Robert Mueller. Au tribunal,
dans le public, le caïd apercevra aussi son frère, William, l'ancien président
démocrate du Sénat local, également président de l'université. A Boston, James
Bulger est chez lui.
Sa vie ressemble à un film de gangster. Les réalisateurs le
savent. En 2006, Martin Scorsese s'en est inspiré pour son film Les
infiltrés . Il a confié le rôle à Jack Nicholson. Bientôt, un autre
acteur, Johnny Depp, l'incarnera à son tour. C'est le prochain film de Barry
Levinson.
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