En Suisse, le canton de Zürich veut défendre... les hommes
Le nouveau "chargé des questions masculines" a un autre projet. Il l'explique à Agathe Duparc, dans les colonnes de "M", le magazine du journal Le Monde. Il veut aider les garçons qui souhaitent exercer des professions considérées comme "féminines". D'après lui, cela reste difficile. Il donne un exemple. Récemment, en Suisse, une crèche a envoyé aux parents un courrier pour les rassurer. Elle vient d'embaucher un éducateur. Elle se croit obligée de préciser que cet homme n'aura aucun contact physique avec les enfants.
Markus Theunert prône donc l'égalité des sexes, mais côté masculin. Il connaît bien le sujet. Depuis sept ans, en Suisse, il préside l'association "Männer", le lobby des hommes et des pères qui réunit 4000 adhérents. Dans le magazine du Monde, il raconte son parcours : "Je suis né en 1973, en plein féminisme triomphant, et cela a été difficile pour moi. D'un côté, je partageais la critique de la masculinité traditionnelle. De l'autre, je comprenais que le discours sur les hommes sexistes et agressifs n'était pas bon pour mon développement". Markus Theunert explique qu'il cherche donc une "troisième voie", "entre l'indifférence et l'antiféminisme".
Il est attendu au tournant. Les critiques commencent à pleuvoir. D'un côté, l'UDC, la droite nationaliste, est opposée à sa mission. De l'autre, les milieux féministes sont très réservés. Dans le journal suisse "Le Temps", un sociologue explique que "le développement des politiques pour hommes est en fait une prétention à reprendre le contrôle", une "stratégie bien rodée" de certains hommes pour attirer l'attention sur eux, une nouvelle manière de se mettre en avant.
A Zürich, le bureau de l'égalité essaie de ne pas faire de jaloux. La semaine dernière, il a organisé une soirée consacrée aux hommes. Le 22 octobre, il se penchera sur la situation des femmes. Et au mois de novembre, si tout va bien, une soirée commune réunira les deux sexes.
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