De nouvelles cloches pour Notre-Dame
Dans Libération ce matin, Edouard Launet raconte les détails du projet : le diocèse veut rétablir la sonnerie de 1686, celle qui a perduré jusqu'à la Révolution, quand toutes les cloches de Notre-Dame ont été fondues pour faire des canons. Toutes, sauf une : le bourdon baptisé Emmanuel, accroché dans la tour sud de la cathédrale.
Les autres cloches ont été installées plus tard, en 1856, et le problème est qu'elles sonnent faux ! Selon le diocèse de Paris, leur tonalité est "discordante".
Il est donc urgent de recréer une sonnerie harmonieuse. Avant l'an prochain, les quatre cloches de 1856, celles de la tour nord, vont être démontées et remplacées par huit cloches modernes. Dans la tour sud, le vieux bourdon Emmanuel qui joue un fa dièse va rester en place, mais on va lui ajouter un deuxième bourdon qui émet un sol dièse.
Un spécialiste a réussi à reconstituer le son du carillon du XVIIe siècle. Il s'appelle Régis Singer, il est organiste. Pour retrouver la note juste, il s'est plongé dans les archives de la famille Gilbert, cette famille qui a fourni trois générations de maitres-sonneurs à la cathédrale. Régis Singer n'est pas le premier à s'y référer. Selon Libération, Victor Hugo a utilisé les mêmes sources pour se documenter avant d'écrire Notre-Dame-de-Paris .
C'est donc un travail historique et musical, car Il faut aussi faire attention au son des autres cloches de la capitale : le beffroi de l'Hôtel de ville, avec son "mi bémol, sol, fa" ou encore le clocher de Saint-Gervais, qui joue un "mi-bémol, la, si bémol, do". Il ne faut pas que toutes ces carillons se ressemblent.
Un appel d'offres a été lancé. Dans Libération, Edouard Launet raconte qu'il existe encore trois grandes fonderies en France. Les cloches sont fabriquées à peu près comme au Moyen-Âge : du cuivre, de l'étain, et un moule fait d'argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre. L'électronique est quand même appelée à la rescousse pour accorder parfaitement chaque sonnerie.
Sur le site de la cathédrale, un son de synthèse permet d'imaginer le futur carillon de Notre-Dame.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.