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Carambar : la fin d'une institution

"Deux œufs se rencontrent... tiens, tu as l'air brouillé, dit le premier... je suis crevé, totalement à plat" (rires). "A combien rouliez-vous, demande le gendarme... a deux seulement, mais si vous voulez monter, il reste de la place" (re-rires). "Pourquoi le foot c'est rigolo ? Parce que Thierry en rit" (re-re-rires).
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Vous aimiez ces blagues, et
vous saviez où les trouver : dans les Carambars ! Et bien c'est fini. Vous ne
rirez plus en famille pendant vos longues soirées d'hiver, autour de ces jeux
de mots, pas toujours exceptionnels il est vrai. 

Une
bombe est tombée hier, avec cette annonce du fabricant de friandises.

A
partir du 15 avril, il n'y a aura plus de blagues dans les Carambars. Et à la
place des histoires idiotes, dont les Français se délectent depuis 1969, on
trouvera des questions intelligentes, des quizz, des problèmes
"ludo-éducatifs", comme on dit, des questions de maths ou d'orthographe,
ou d'histoire-géo. Bref, Carambar veut passer du fond de la classe au premier
rang des bons élèves en expliquant que les blagues étaient vieillottes, qu'il
fallait évoluer, donner un coup de fouet.

Le nouveau slogan :
"Carambar, c'est du sérieux"

Il parait même que de nombreuses études
prouvent qu'associer la transmission des savoirs aux moments de plaisirs et de
détente favorise la mémorisation et l'apprentissage, et que les jeunes
retiennent mieux en mangeant.

Sauf que ça ne va pas du
tout, la France des Carambars n'est pas d'accord. Elle s'en fiche, de savoir
qu'une "échalote" prend un seul "l" et un seul
"t". Cette France-là veut des histoires à toto, et des paratonnerres
qui ont le coup foudre ! Une pétition circule évidemment sur les réseaux
sociaux. Et là, pour le coup, on ne rigole plus du tout, écoutez le message :
"au 15 avril, les blagues vont disparaître de NOS Carambars. Il est de
notre devoir de nous opposer à un tel saccage de ce qui fait le rayonnement
culturel français. Ensemble, mobilisons nous."

3411 signatures pour
l'instant

Ce n'est pas grand-chose par rapport aux centaines de millions de
carambars vendus chaque année dans le monde. Mais ces indignés du Carambar sont
très déterminés, ils pensent même que ce changement va précipiter la chute de
la marque, malgré son chiffe d'affaire de 54 millions d'euros en 2012, en
hausse de 3 % par rapport à l'année précédente. On verra si le passage du pas
drôle à l'éducatif est de l'ordre du suicide commercial. Parce que les
Carambars, c'est un peu comme les oignons, et "Que dit un oignon quand il
se fait mal ? Aie !" (re-re-re-rires).

La pétition sur Facebook > Contre la disparition des balgues Carambar

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