Boris Johnson, le "cool" maire de Londres
Il se déplace à vélo. On le
reconnaît de loin, avec son casque et son sac à dos. Quand il descend de son
deux roues, il secoue sa tignasse blonde. Parfois, des paparazzis l'attendent. Les
tabloïds le surnomment "BoJo", Boris Johnson, comme ont dit "JLo" pour Jennifer Lopez. Les Londoniens, eux, l'appellent simplement "Boris".
Difficile d'imaginer que cet
homme-là va accueillir, dans un mois, les jeux olympiques. Dans le magazine
Challenges, Sabine Syfuss-Arnaud dresse son portrait. Boris Johnson a 48 ans. Son
parcours est classique : le collège
d'Eton, l'université d'Oxford, une carrière de journaliste au Daily Telegraph,
puis à l'hebdomadaire Spectator. Un premier poste de député conservateur, en 2001.
La mairie de Londres, en 2008. Et un deuxième mandat, depuis le mois dernier. Une
carrière sans accroc, donc. Pourtant, quand les habitants décrivent l'élu, ils
expliquent qu'ils le trouvent "cool".
Pourquoi ? Parce que Boris
Johnson cultive son style. Avant lui, le maire, c'était Ken Livingstone, Ken le
rouge, personnage excessif, détonant. Johnson l'est aussi, à sa façon. Pour sa
réélection, il y a quelques semaines, il passe une soirée avec la communauté italienne.
Comme il ne maîtrise pas la langue de Dante, il s'exprime... en latin. Le
magazine Challenges raconte aussi que la presse a fait la liste de tous les
gens que le maire a offensés à force de faire des blagues : les Irlandais, les
noirs, les musulmans, les homosexuels et même les habitants de Papouasie-Nouvelle
Guinée ! Un jour, Boris Johnson a comparé les querelles de son parti à des "orgies
cannibales" chez les Papous.
Mais ce serait une erreur de
réduire Boris Johnson à ce style excentrique ou à ces dérapages. Le maire de
Londres est un vrai professionnel de la politique, qui contrôle son image. Il
donne peu d'interviews et il soigne ses relations. Il est proche des milieux
d'affaires ; il est très lié à la City, la place financière. Ca l'a aidé pour
financer les Jeux Olympiques.
Boris Johnson peut-il aller
plus loin ? Entrer un jour à Downing Street, comme le chef des conservateurs,
David Cameron ? Quand on lui pose la question, le maire de Londres répond par
une boutade : "J'ai autant de chances de devenir premier ministre que de
me réincarner en olive. Ou d'être décapité par un frisbee" .
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