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Bart de Wever, le héros des nationalistes flamands

Dans une Belgique en crise, le chef de la Nouvelle Alliance Flamande triomphe aux élections municipales. Plus que jamais, il rêve d'indépendance. Portrait d'un leader populiste, aussi déterminé qu'atypique.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
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En neuf mois, il a perdu soixante kilos. Il en pesait 142. Aujourd'hui, seulement 82. Bart de Wever a suivi un régime impitoyable : plus de gaufres, plus de frites. Le leader flamand a fondu. Il lui a d'ailleurs consacré un livre : "Le régime de Bart de Wever ". L'ouvrage est disponible uniquement en néerlandais - un signe supplémentaire de cette indépendance dont rêve le chef de la Nouvelle Alliance Flamande. Son ambition est immense. Bart de Wever veut "changer la Belgique ".

Pour y arriver, il commence par changer la Flandre. A Anvers, la ville qu'il va diriger, il est chez lui. Il y est né en 1970. Sa famille est proche de l'extrême-droite. Pendant ses études, Bart de Wever milite dans les cercles nationalistes. Il se passionne pour l'histoire. En 2001, il a peine trente ans quand il fonde la Nouvelle alliance flamande. Il la définit comme un parti de centre-droit. Son programme, c'est l'autonomie, voire l'indépendance. Le rejet de la Wallonie, de la gauche, de la dépense publique. Son discours est nationaliste, populiste, mais plus modéré que les diatribes du Vlams Belang, le parti d'extrême-droite.

Des phrases simples, un don pour la communication

La recette est efficace. Elle tient beaucoup au style de Bart de Wever : des phrases simples, énoncées comme des remarques de bon sens, et un don pour la communication. En 2005, pour dénoncer les transferts budgétaires de la Flandre vers la Wallonie, qui est moins riche, il déverse, du côté francophone, treize milliards de faux billets de 50 euros. En 2009, il devient encore plus populaire en participant à un jeu à la télévision, "L'homme le plus intelligent du monde ". Il parvient en finale. Les médias flamands l'adorent.

Derrière ces coups médiatiques, Bart de Wever tisse sa toile politique. En 2008, il soutient un moment les Chrétiens-démocrates, avant de rompre et de reprendre son chemin, encore renforcé. En 2010, il triomphe aux élections législatives.

Et depuis hier, plus que jamais, il menace le gouvernement fédéral conduit par la gauche, et déjà très fragile. Bart de Wever veut profiter de cette faiblesse, pousser encore son avantage. Ecarter un peu plus le nord et le sud de la Belgique. En Flandre, dit-il, "on n'est pas loin d'une révolte démocratique ".

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