Ali Ferzat, le dessinateur qui défie Bachar El-Assad
Ferzat est hospitalisé dans un état grave. Mais il est vivant. Il parvient à quitter la Syrie. Le Koweit lui accorde l'asile. Son agression devient un symbole, un de plus, de la résistance contre Bachar El Assad.
Pourtant, entre le caricaturiste et le président, l'histoire avait plutôt bien commencé. Quand Assad succède à son père, il y a douze ans, Ferzat pense que le jeune dirigeant va être plus ouvert, plus tolérant. Et au début, c'est le cas. Le dessinateur est même autorisé à créer un journal satirique, la première publication indépendante en Syrie depuis des décennies.
Mais Ferzat découvre les limites de cette nouvelle liberté. Il a le droit de critiquer le système politique en général, avec prudence. En revanche, il n'est pas question de caricaturer Bachar El Assad et ses proches. Ferzat s'en moque : un jour, par exemple, il dessine le président au bord d'une route, en train de faire du stop, une valise à la main. Une voiture folle arrive devant lui. Au volant, c'est le colonel Kadhafi. Assad veut absolument monter à bord. Le dessin est ravageur.
Le journal satirique de Ferzat est interdit. Mais le Syrien tient bon. Il continue à publier ses caricatures, tant bien que mal, jusqu'à son agression au mois d'août.
Après, c'est l'hôpital, puis l'exil. Le Koweit. Et une mobilisation internationale. En France, le dessinateur Plantu et son association Cartooning for peace, se battent pour aider le Syrien. Ferzat reçoit plusieurs prix. Ca lui fait plaisir. Mais sa vraie victoire est ailleurs : Ferzat a retrouvé l'usage de ses mains à 90%. Il peut à nouveau dessiner. Pas en Syrie, bien sûr. Mais dans le monde entier, des journaux et des sites internet reprennent ses caricatures.
Le site internet de Ferzat : http://www.ali-ferzat.com/ar/home.html
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