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L'expérience Vendée Globe : Jour 32

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Linkedout de Thomas Ruyant sous un coin de ciel bleu retrouvé (PIERRE BOURAS / TR RACING)

Latitude 40°11' SUD au cœur de l'Océan Indien. Témpérature de l’air 11 degrés, l’eau est à 12. Et la mer forme des creux de quatre mètres.

Mais ces creux de quatre mètres ne sont pas éprouvants dans la configuration d’une mer mieux ordonnée et d’un vent moins soutenu. A la sortie de cette dépression, Thomas Ruyant respire : "Ça fait du bien quand on sait que devant nous, ce sont plutôt des conditions assez cool. Ça permet aussi de régler les petits soucis du bord. Il y a toujours des trucs à faire sur ces bateaux, de l’entretien, mais je suis opérationnel et LinkedOut aussi."

On l’entend avec les micros de Molécule à bord. La souffrance du bateau est aussi sonore. Au lendemain de la tempête, le marin est à son chevet. Depuis le début de ce Vendée Globe, rien n’épargne Linkedout. Comme si l’adversité du bateau se calait sur les difficultés rencontrées par les personnes en situation de précarité que défend l’association du même nom.  Pénalisé par son foil tronqué, dans des zones où la vitesse fait la différence, Linkedout n’a pas la puissance espérée. "Je navigue sur mon foil tronqué et ce sont des conditions où il me manque cruellement ! Mais bon, c’est comme ça et ça va durer jusqu’à la fin du tour. Je ne me plains pas mais je perds environ 20% du potentiel du bateau sur ce bord tribord amures. Dans la brise, ça se ressent un peu moins, mais dans certaines conditions comme en ce moment, ce sont cinq nœuds supplémentaires qui partent en fumée. Il y a encore de la mer, mais c’est dans le bon sens : la houle pourrait me faire démarrer pour que le foil soit efficace", souligne le skipper.

Mais les cartes ne sont pas de bonne augure : "Ce que je vois jusqu’à la Nouvelle-Zélande, ce n’est que du tribord amures. Ça ne m’arrange pas des masses. Mais je fais avec : j’essaye de trouver le bon fonctionnement du bateau avec mon foil bâbord abîmé. Et on va quand même assez vite vers l’Est et le décalage horaire est important. chaque jour, on est 'jet-lagé'. Il faut arriver à suivre le rythme du soleil pour bien dormir."

L’usure des mers du sud, c’est aussi cela. En dépit des conditions, au classement de 9h, ce 11 décembre, Thomas Ruyant occupe une deuxième place et revient sur le leader soudainement au ralenti. C’est une belle satisfaction, même si les plus rapides de la course restent ses poursuivants directs. Les positions vont se resserrer.  Les six premiers devraient franchir dans les 48 heures la longitude du Cap Leeuwin à la pointe occidentale de l’Australie.  Ce groupe de tête se présentera, à priori, aligné pour longer la zone d’exclusion de l’antarctique. On l’a déjà dit, il y a peu ou pas de répit.

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