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ONU : qui est Vanessa Nakate, la nouvelle "ambassadrice de bonne volonté", qui veut porter la voix des plus fragiles face au réchauffement climatique ?

Depuis 2019, elle est une figure du mouvement des jeunes pour le climat, participant aux trois dernières Conférences des Parties (COP) pour essayer de porter le point de vue de ceux qui sont en première ligne face au changement climatique, les populations les plus pauvres, principalement les femmes et les enfants.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vanessa Nakate, militante pour le climat. (PAUL ELLIS / AFP)

C’est une mission généralement proposée à des stars internationales, Serena Williams, Angelina Jolie, Katy Perry. Pourtant, Vanessa Nakate n’est ni chanteuse, ni actrice, ni championne. En revanche, à 25 ans, elle est une figure du mouvement des jeunes pour le climat, une voix forte dans son pays, l’Ouganda, et au-delà, au même titre que sa camarade suédoise Greta Thunberg. Et c’est pour cette raison que l’ONU est venue la chercher, pour porter la voix de ceux qu’on n’entend pas : les jeunes, les femmes, les plus démunis. Une mission qui n’est pas anodine alors que débute à New York l’assemblée générale annuelle de l’ONU.

Lors de son discours de prise de fonction samedi, Vanessa Nakate a expliqué que, certes, on va parler de l’Ukraine, certes, on va parler de la crise énergétique, mais elle veut aussi qu’on s’attaque aux conséquences concrètes, visibles, mortelles du réchauffement climatique, que l’on parle des sept millions d’enfants victimes de malnutrition dans la corne de l’Afrique, elle veut que l’on parle des paysans qui voient leurs récoltes diminuer d’année en année, elle veut que l’on parle des projets d’extraction de pétrole et de gaz qui polluent les sols, les rivières, les forêts.

"Nous sommes tous dans la même tempête"

"Face au réchauffement climatique, l’Afrique est en première ligne mais jamais en première page", dit-elle au quotidien britannique The Guardian. Dans le journal espagnol El Pais, elle ajoute : "Nous sommes tous dans la même tempête, ce que vous avez subi en Europe, sécheresse, inondations, nous le subissons depuis des années, et il est grand temps de réaliser que si rien n’est fait, nous allons tous sombrer, les plus fragiles mais aussi les plus forts."

Vanessa Nakate rappelle que l’ensemble du continent africain n’est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre, contre 23% pour la Chine, 19% pour les États-Unis, 13% pour l’Europe. Alors elle fustige ces dirigeants européens qui viennent courtiser les pays africains pour acheter du gaz alors qu’ils devraient plutôt travailler à s’en passer.

Elle fustige aussi l’Ouganda, la Tanzanie, le Nigéria, l’Algérie qui vendent leur sous-sol au plus offrant. Vanessa Nakate s’attaque à bien plus grand qu’elle et elle le sait. Mais elle plaide pour un autre type d’échanges entre Nord et Sud, plus d’éducation, de solidarité, de culture et moins de cupidité. C’est pour ça qu’elle a fait grève devant le parlement à Kampala il y a quatre ans. Et c’est pour ça qu’elle a accepté cette mission onusienne.

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