Cet article date de plus de trois ans.

Mireia Rodriguez, première femme à intégrer une équipe de handball masculine professionnelle en Espagne

La joueuse de 31 ans s’entraîne avec ses coéquipiers du Club Balonmano Albacete depuis l’été et elle jouera son premier match de championnat le 6 novembre. Une première en handball professionnel.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Mireia Rodriguez, joueuse de handball alignée dans le championnat masculin, dans une vidéo diffusée sur le compte Twitter de son club, le CB Albacete. (CAPTURE D'ÉCRAN)

La presse espagnole a bien cherché mais n’a pas trouvé de précédent : jusqu’ici jamais, les hommes d’une équipe professionnelle de handball n’avaient accueilli une femme dans leurs rangs. Samedi 6 novembre, Mireia Rodriguez, 31 ans, va donc jouer son premier match avec le CB Albacete, un club de deuxième division masculine. C’est une première, c’est historique, et pourtant ça n’a pas été simple. En fait, cet été, Mireia Rodriguez a déménagé dans cette ville au sud de Madrid pour suivre son mari, footballeur professionnel, qui a changé d’équipe. Elle, joueuse de handball, s’est donc mise en quête d’un club. En vain, puisqu’il n’y a pas de formation féminine à Albacete. Alors elle a contacté l’entraîneur du club des hommes, pour demander si de temps en temps elle pouvait venir s’entraîner avec eux pour se maintenir en forme, en attendant de pouvoir rejouer un jour.  

Sa demande a été acceptée. Mireia Rodriguez s’est donc rendue à son premier entraînement, et a impressionné tout le monde. Malgré son petit gabarit (51 kg), ses coéquipiers rivalisent de qualificatifs élogieux : agile, réactive, hyper-rapide, technique, intelligente et dotée d’un sens tactique aigu. Alors le président du club lui a soumis l’idée d’intégrer l’équipe. "Là, j’ai répondu : si tous mes coéquipiers sont d’accord et que la règle le permet, évidemment, oui !" Commence alors une longue quête pour l’entraîneur et le président qui sollicitent la fédération, au niveau régional et au niveau national, puis la ligue. Mais ils reçoivent à chaque fois la même réponse : impossible d’intégrer une femme dans une équipe d’hommes.  

"La priorité, c'est que partout on puisse pratiquer le sport qu'on aime. Alors qu'une fille joue avec des garçon, pourquoi pas ? Le genre ne doit pas compter."

Mireia Rodriguez, handballeuse du FC Albacete

à l'agence de presse EFE

Au nom de quoi ? C’est ce qu’a cherché à vérifier José Maria Valerio, l’entraîneur, qui a lu et relu tous les règlements de la fédération et de la ligue, sans trouver mention d’une quelconque interdiction. Face à l’évidence, et après deux mois d’une campagne acharnée, les instances ont fini par autoriser la handballeuse à intégrer officiellement l’équipe d’Albacete. Interrogée par l'agence EFE, Mireia Rodriguez se réjouit mais rappelle que ça ne devrait pas être un évènement, que petites, les filles jouent déjà avec les garçons et qu’elles doivent pouvoir le faire aussi adultes, si elles le veulent, et surtout si c’est la solution pour qu’elles jouent, "parce que c’est ça la priorité, dit-elle, pouvoir pratiquer le sport qu’on aime, partout, qu’on soit un garçon ou une fille."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.