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Mehdi, qui relie Paris et Alger à pied, suscite l’admiration sur les réseaux sociaux

Il est parti le 5 mai pour un périple de 4 000 kilomètres qui finira devant la porte de son grand-père en Algérie. Une marche pour récolter des fonds pour construire un château d’eau dans un village, mais aussi pour faire le deuil de la mort de son père.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Medhi Debbrah, marcheur de 26 ans sur son compte Instagram. (CAPTURE D'ECRAN)

Sur TikTok et Instagram, ils sont des centaines de milliers à suivre son périple, Paris-Alger, à pied. Medhi Debbrah, 26 ans, est parti le 5 mai avec un sac de 17 kilos sur le dos, un duvet, une tente, un shampoing sec, un réchaud, un petit panneau solaire et un carnet pour écrire. Et ce n'est pas la première fois de sa vie qu'il prend la route.

Il a commencé à 19 ans par un Paris-Marseille, avant d’enchainer Paris-Venise, Paris-Lisbonne, Paris-Copenhague, Paris-San Sebastien… jusqu’à l’été dernier, où il avait décidé de s’arrêter, de ranger le sac à dos et trouver un travail. Il est devenu serveur dans une brasserie, mais en décembre, son père est parti, décédé chez lui, et Mehdi a tout remis en question. "J’ai compris combien la vie était courte, confie-t-il au journaliste du Parisien, et qu’il n’y a pas de temps à perdre."

Rapidement, il fait le point sur ce qui compte pour lui, et décide de reprendre la route pour aller voir son grand-père, le père de sa mère, en Algérie, de lui faire la surprise, et de le faire à pied, "pour méditer en marchant, dit-il, penser à l’essentiel, essayer d’être la meilleure version de moi-même". Il a donc économisé quelques mois, avant de démissionner et partir pour ce voyage de 4 000 kilomètres qui lui fait traverser toute la France, la Suisse, l’Italie, la Tunisie rejointe en bateau et enfin l’Algérie.

Une collecte de fonds pour construire un château d'eau

Et cette aventure passionne des centaines de milliers de gens. Partout où il passe, il est encouragé, soutenu, nourri aussi puisque les habitants viennent lui offrir un peu de tout, il prend les œufs, les fruits, mais refuse poliment les produits transformés pour rester au plus proche de la simplicité, de l’essentiel. Et puis, Mehdi est logé. Des inconnus admiratifs l’invitent. Lui qui avait prévu de dormir seul et dehors décrit une "générosité incroyable", spontanée.

Il a aussi ouvert une cagnotte, partant du principe que si les gens veulent donner, autant que ce soit pour une cause concrète, en l’occurrence la construction d’un château d’eau dans un village. Succès immédiat : la somme a été récoltée en quelques jours. Des dons toujours accompagnés des mêmes messages saluant sa sincérité, son authenticité, son humilité. Bref, tout ce qu’on voudrait être, au fond, si nous aussi on cherchait la meilleure version de nous-même.

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