L'artiste Ai Weiwei dédie sa dernière œuvre aux tigres et la met aux enchères pour financer leur protection
L’œuvre, une immense tapisserie représentant un tigre, sera exposée chez Sotheby’s à Londres pendant quatre jours avant d’être vendue. L’objectif est de financer la campagne du World Wildlife Fund (WWF) qui travaille à faire doubler la population de tigre qui a baissé de 95% en 100 ans.
Il est sans doute l’artiste chinois le plus célèbre au monde, en exil depuis 2015. Ai Weiwei, peintre, plasticien, photographe, sculpteur et militant pour le respect des droits humains, s’intéresse désormais à la défense des animaux, en l’occurrence, ici, des tigres. Concrètement, ça donne une exposition qui se tiendra en novembre à Londres, intitulée Tomorrow’s Tygers, dédiée à la protection des tigres, ces grands félins en voie d’extinction. Pendant quatre jour, son œuvre sera exposée chez Sotheby’s avant d’être mise aux enchères pour financer la campagne de protection du WWF, puisque l’ONG travaille à faire doubler la population de tigres.
On comptait 3 200 tigres dans le monde en 2010. L’objectif est de passer à plus de 6 000. Mais on en est encore loin. D’après le dernier recensement, en 2016, ils étaient 700 de plus qu’en 2010, à cause de nous, humains, de nos modes de vies, toujours plus voraces, qui empiètent sur le leur. Et c’est ce problème que veut aborder AI Weiwei : "Je pense qu’on ne peut mesurer la valeur de la civilisation humaine qu’à l’aune de nos relations avec les autres formes de vies, dit-il sur Instagram, mais force est de constater que cette compréhension, ce respect, se fait de plus en plus rare."
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L’artiste rappelle que 95% des tigres de la planète ont disparu en 100 ans. Il dit qu’avec son œuvre, il espère pouvoir faire quelque chose pour les tigres, faire comprendre que "leur défense est une question d’amour-propre, pour nous, humains." Il ajoute qu’on ne peut pas se comprendre soi-même si l’on ne s’intéresse pas aux autres espèces, que c’est suicidaire, qu’on ne peut pas prendre autant, et donner si peu en retour. Allusion au braconnage bien sûr mais aussi à la déforestation, au fait que l’on rase les forêts de tigres pour en faire des champs, des cultures, pour agrandir des villes et bétonner.
L’œuvre présentée par Ai Weiwei interpelle : c’est une tapisserie avec un immense dessin de tigre, tissé en laine naturelle, sans colorant. Et ce que souhaite l’artiste, c’est qu’en le regardant, les visiteurs réalise que ça ne vaut pas un vrai tigre, vivant, en mouvement, dans la nature. C’est l’effet recherché par Ai Weiwei : démontrer que ce sont les tigres qui font les œuvres d’art et non l’inverse, et que les protéger, c’est protéger ce qui nous inspire depuis la nuit des temps. "Au fond, c'est quelque chose que n'importe quel enfant peut comprendre", résume-t-il au Financial Times.
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