Jesse Katayama, le premier touriste (et le seul) à avoir pu visiter le Machu Picchu au Pérou après sept mois d’attente
Il était arrivé au Pérou deux jours avant le confinement en mars, son billet pour le site archéologique inca en main. Mais en raison du Covid-19, son attente aura duré sept mois, avec à la clé, une visite unique, spécialement pour lui.
Son histoire fait la une au Pérou, et pour cause : après sept mois d’attente, Jesse Katayama, 26 ans, a enfin pu visiter le Machu Picchu, ancienne cité inca perchée à 2438 mètres d’altitude et classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Le lieu est totalement fermé depuis le confinement en mars et encore aujourd’hui, jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit donc d’une ouverture exceptionnelle, pour un touriste exceptionnel.
Le Machu Picchu, c’était son rêve. C’était la dernière étape d’un tour du monde qui l’a fait passer par l’Australie, l’Afrique du Sud ou encore le Brésil. Il arrive donc au Pérou avec son billet prépayé pour le sanctuaire inca le 14 mars. Deux jours avant la fermeture du site et le début d’un confinement drastique. Les frontières sont fermées, le gouvernement impose l’isolement et un couvre-feu. Évidemment, tous les touristes quittent le pays. Tous, sauf Jesse Katayama, qui décide de rester.
Le Japon, qui a organisé le rapatriement de ses ressortissants, lui a bien proposé de rentrer mais il a trouvé ça trop cher, alors il en est arrivé à cette conclusion : pas question de repayer un vol avant d’avoir vu le Machu Picchu. Le monde est à l’arrêt, il a le temps.
Le ministère de la Culture l'a autorisé exceptionnellement à visiter le site
Il a donc loué une petite chambre à Aguas Calientes, au pied de la montagne. Pour une semaine, puis un mois, puis une saison entière. Pendant tout ce temps, il a vécu sur ses économies, assez facilement puisque le coût de la vie au Pérou est bien moins élevé qu’au Japon. Mais surtout, il s’est fait des amis, il a appris le yoga, un peu d’espagnol. En retour, lui qui est prof de boxe à Osaka a donné des cours aux enfants du quartier.
Un touriste unique, insolite, que plusieurs journalistes sont venus interviewer, et dont le ministère de la Culture a fini par entendre parler. Dimanche, son rêve s’est réalisé : le ministère l’a autorisé à visiter le Machu Picchu, en portant un masque et accompagné d’un guide. Il a posté la photo sur Instagram : on les voit tous les deux, seuls devant les ruines multiséculaires.
Un portrait qui a fait sourire le Pérou, mais qui n’efface pas la catastrophe en cours : le pays est le plus endeuillé au monde par l’épidémie de Covid-19, plus de 33 350 morts pour 31,9 millions d’habitants. Un véritable drame sanitaire et économique. Et c’est peut être aussi pour ça que le quotidien péruvien La Republica qui raconte cette histoire veut y voir un clin d’œil positif : la persévérance, résume le journal, est toujours récompensée.
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