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"Je sais combien j'ai de rides alors remettez-les" : Kate Winslet raconte comment elle s’est battue pour que son image ne soit pas retouchée

Plans coupés, affiches de films remaniées… L’actrice britannique explique dans une interview au New York Times combien il lui a été difficile d’empêcher les retouches lors du tournage de la série "Mare of Easttown".

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'actrice Kate Winslet aux Longlines Masters à New York (USA), le 27 avril 2017. (KENA BETANCUR / AFP)

À 45 ans, elle se bat pour apparaître au naturel, telle qu’elle est. Elle, c’est Kate Winslet, l’actrice britannique dont la carrière est marquée à jamais par le rôle de Rose dans le film Titanic. Kate Winslet joue en dans la série policière Mare of Easttown diffusée sur la chaîne HBO. Elle y interprète une enquêtrice très brute, sans faux-semblants, carburant aux alcools forts et dont la dernière préoccupation est le souci de son image.

Un personnage qui a visiblement touché le public puisque la série cartonne et propulse Kate Winslet à un niveau de notoriété qu’elle dit n’avoir plus connu depuis 1998. Et elle en parle dans une longue interview au New York Times : "Ma photo est de nouveau à l’arrière des bus, dit-elle en riant, comme un retour 24 ans en arrière". Mais la conséquence, explique-t-elle au journal, c’est que certains critiques ou collègues de tournages, se disent : "Comment peut-elle accepter d’apparaître dans ce rôle si désavantageux physiquement, si dénué de glamour ?"

Quand le réalisateur envisage de couper les scènes où l'on voit son ventre

En 2021, l’image d’une femme, pas encore vieille mais plus vraiment jeune, reste un sujet. À tel point qu’après avoir tourné une scène de sexe dénudée, le réalisateur de la série, Craig Zobel, est venu la voir pour lui promettre de couper au montage les plans où l’on voit son ventre un peu bedonnant. Ce à quoi elle a répondu : "N’essaye même pas". Surprenant sans vraiment l’être. Comme lors de la validation des affiches de la série qu’elle explique avoir renvoyées deux fois parce que son visage était retouché, rajeuni, déridé : "Ils m’ont dit 'Kate, tu ne peux pas refuser ces affiches', donc j’ai répondu : 'écoutez, je sais très bien combien j’ai de rides au coin des yeux, alors remettez-les moi, remettez-les toutes'."

Elle s’agace de se dire que la série marche précisément parce qu’il n’y a pas de filtre, parce son personnage est sans fard, crédible, une femme normale de 45 ans, et que malgré tout, le fléau de la retouche menace toujours. Comment voit-on les femmes ? Comment représente-t-on celles qui sont au mitan de leur vie ? Pourquoi vouloir sans cesse les corriger, dérider, "ventre-platiser" ?

En début de semaine, l’interview de Kate Winslet était l’une des plus partagées et plébiscitées de tous les articles du New York Times sur les réseaux sociaux. Preuve que ce n’est vraiment pas qu’un sujet d’actrice.

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