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Daniel Craig se confie sur son rôle de James Bond, trop lourd à porter : "Je m’enfermais chez moi rideaux tirés..."

L’acteur britannique de 53 ans se confie dans un documentaire qui vient de sortir sur Apple TV+, "Being James Bond". Il raconte combien la célébrité soudaine l’a éprouvé, "physiquement et mentalement".

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Daniel Craig, à Mexico City, le 24 août 2021. (VICTOR CRUZ / AFP)

On peut être épuisé d’être un héros. C’est ce que reconnait Daniel Craig, l’interprète sur grand écran de James Bond, l’agent 007 du MI6 au service de Sa Majesté: quinze ans qu’il porte le costume et cinq films à son actif, de Casino Royale, à No time to die, qui sort à la fin du mois. Mais voilà, jouer l’agent secret le plus célèbre du monde a un coût, et cela se paye sur le plan personnel. C’est qu’il explique dans un documentaire qui vient de sortir sur Apple TV, intitulé "Being James Bond", "être James Bond". "Ma vie personnelle a été lourdement affectée par le fait de devenir aussi célèbre du jour au lendemain, dit-il. Dès le premier film, en 2005, je me suis enfermé chez moi, rideaux tirés, je ne sortais pas, j’étais physiquement et mentalement en état de siège."

Trop vite, trop haut, trop fort. Parce qu’avant d’incarner 007, il était effectivement à peu près inconnu du grand public, contrairement à Pierce Brosnan ou Roger Moore qui l’ont précédé. En fait, l’histoire de Daniel Craig, c’est celle de l’acteur qui n’a jamais voulu jouer James Bond. Comme il le dit lui-même, il n’avait pas une "personnalité très cool" et pas de sourire ravageur, il était plus tourné vers les films d’auteur que grand spectacle, donc quand la production l’a contacté pour lui proposer le rôle, il savait qu’il allait refuser. "Je m’étais préparé, je savais que j’allais prendre poliment le scénario qu’on me tendrait, le lire et dire non merci, sauf que, dit-il, le script de Casino Royale était vraiment solide."

Finalement, après plusieurs années, c’est Hugh Jackman qui m’a aidé à faire face, à accepter et éventuellement à apprécier.

Daniel Craig, acteur britannique

dans le documentaire "Being james Bond"

Après mûre réflexion, Daniel Craig accepte, et se retrouve pris dans un tourbillon de célébrité vertigineux, violent. "Finalement, dit-il, après plusieurs années, c’est Hugh Jackman qui m’a aidé à faire face et à accepter." L’ironie de l’histoire c’est que Hugh Jackman, star des films X-Men, a lui aussi été approché pour jouer James Bond, mais qu’il a refusé. On le sait depuis les années 1960 et le cas Marlon Brando : la starisation, l’argent, la gloire, trop de lumière peuvent faire perdre pied. Pourtant depuis hier, un peu partout dans le monde, la presse rapporte ces confidences avec gourmandise, comme si elles représentaient la preuve ultime d’humanité, de fragilité de ces stars que l’on imagine protégées de tout. Et oui, James Bond aussi a souffert… et s’est relevé, comme tient à le rappeler Daniel Craig à la fin du documentaire : "malgré tout, de mon point de vue, j’ai quand même le meilleur métier du monde".

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