Après avoir hérité d’une trentaine d’antiquités romaines illégalement acquises, un Américain décide de les rendre à l’Italie
Après six mois de tourment intérieur, Jay Stanley a décidé de rendre son héritage, une trentaine d’antiquités romaines qui lui sont revenues à la mort de son père. Ces objets, des statuettes, des vases, n’avaient pas d’historique, encore moins de certificat. Sans en avoir la preuve formelle, Jay Stanley se doutait bien que son père les avait obtenues illégalement. Il a donc choisi de les rendre à l’Italie, le pays dans lequel, avant de s'installer en Californie, il a passé toute son enfance avec son père. Celui-ci était professeur près de Naples, juste à côté des sites antiques de Pompéï et Herculanéum.
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"Depuis son décès à l’automne, c’était devenu une obsession, je me disais sans cesse, mais que vais-je faire de ces objets ?". Il dit tout cela au quotidien britannique The Guardian puisque c’est précisément en lisant ce journal qu’il a eu le déclic, en tombant sur l’interview d’un autre américain qui, dans la même situation, celle d’un héritage inattendu, a renvoyé toutes les antiquités reçues vers leur pays d’origine, une dizaine de pièces au total.
Des pièces vieilles de plus de 2 000 ans
Stanley n’est ni antiquaire ni archéologue, mais informaticien dans une start-up. Il a donc contacté un spécialiste, Christos Tsirogamis qui travaille depuis 17 ans avec l’Unesco, pour pouvoir mettre une histoire sur ces objets accumulés par son père. Tous viennent bien d’Italie, sans doute prélevés au gré de balades ou achetés sur des marchés éphémères, et tous ont été fabriqués entre le IIIème et le VIème siècle avant notre ère. Autrement dit, ces objets ont plus de 2 000 ans et ont a priori bien plus leur place dans des musées que rangés dans un placard.
Alors il y a quelques jours, Jay Stanley les a emballés soigneusement et remis officiellement à l’ambassade d’Italie à Washington qui l’a remercié, faisant part de son immense reconnaissance. Quand on lui demande ce que son père aurait pensé de son geste, Stanley répond qu’il aurait sans doute "trouvé ça bien, il aurait été d’accord parce que je pense qu’il ne mesurait absolument pas ni l’âge ni la valeur réelle de ces pièces." Et d’ajouter qu’il n’a pas du tout le sentiment de perdre son héritage : "Au contraire, je gagne une tranquillité et c’est là ma grande récompense."
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