Anita Iacovelli, 12 ans, veut faire rouvrir les collÚges en Italie fermés à cause du Covid-19
Depuis le 6 novembre, au lendemain de lâentrĂ©e en vigueur du reconfinement dans sa rĂ©gion du PiĂ©mont, Anita Iacovelli sâinstalle tous les matins devant son collĂšge, avec une affiche : "Aller Ă lâĂ©cole est un droit". Initiative qui fait des Ă©mules dans toute lâItalie.
En Italie, contrairement Ă la France, le reconfinement en vigueur depuis dĂ©but novembre implique, selon les rĂ©gions, des fermetures dâĂ©tablissements scolaires. Câest le cas dans le PiĂ©mont, Ă Turin, oĂč est scolarisĂ©e Anita Lacovelli, 12 ans, une collĂ©gienne qui refuse de rester chez elle. "Lors du premier confinement, explique-t-elle, quand on a appris que les Ă©coles fermaient, on Ă©tait content parce quâon n'avait pas mal de contrĂŽles Ă venir, ça nous arrangeait bien quâils soient supprimĂ©s⊠mais il a fallu reprendre les cours, essayer de suivre Ă distance, et lĂ , enfermĂ© chez soi pendant quatre mois, câest devenu trop lourd, trop fatiguant."
Elle Ă©voque des problĂšmes de connexion, ou dâordinateur que tous les Ă©lĂšves nâavaient pas, de difficultĂ© de concentration : "Sachant, ajoute Anita, que certains de mes camarades nâont pas dâespace Ă eux, pas de bureau, ni mĂȘme dâinternet !"Â
Tout me manque, de lâĂ©cole : les cours en prĂ©sentiel, regarder les professeurs dans les yeux et non Ă travers un Ă©cran, ĂȘtre avec mes amis, me prĂ©parer le matin pour lâĂ©cole au lieu de rester en pyjama devant un ordinateur
Anita Iacovelli, collégienne à Turinà l'AFP
Depuis le vendredi 6 novembre, tous les jours, elle sâinstalle devant son collĂšge Ă Turin. La tempĂ©rature ne dĂ©passe pas dix degrĂ©s en ce moment, donc elle met mitaines, bonnet, Ă©charpe, masque chirurgical et sâassoit Ă son bureau mobile : une chaise et une table pliante sur laquelle elle pose sa tablette tactile, sans oublier, scotchĂ©e derriĂšre elle, une affiche oĂč elle a Ă©crit : "Aller Ă lâĂ©cole est un droit."
TrĂšs vite, sa meilleure amie, Lisa, est venue la rejoindre, puis dâautres encore, clamant quâils veulent retourner en cours. à leur tour, des profs et des parents ont montĂ© un collectif "PrioritĂ© Ă lâĂ©cole", expliquant quâavec masque, gel et fenĂȘtre ouverte, les Ă©tablissements nâont rien de dangereux. En une semaine, Anita sâest retrouvĂ©e dans tous les journaux italiens, de La Stampa Ă La Repubblica, et a entraĂźnĂ© dans son sillage des grappes dâĂ©lĂšves qui Ă leur tour se postent dĂ©sormais devant leur Ă©cole pour dire leur dĂ©sir de retourner en classe. Â
VoilĂ qui inspirera peut-ĂȘtre, ici en France, ceux dont la progĂ©niture peine Ă se lever en ce moment et compte, chaque matin au petit dĂ©jeuner, les jours restant avant les vacances. Anita, de son cĂŽtĂ©, liste tous les points positifs quâil y a Ă aller Ă lâĂ©cole : "regarder les profs dans les yeux, dit-elle Ă l'AFP, ĂȘtre avec mes amis, rĂ©flĂ©chir Ă mes tenues au lieu de rester en pyjama dans ma chambre." Parfois, comparer sa situation avec celle des autres, câest aussi se rassurer.
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