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"Acheter moins, acheter mieux" : Stella McCartney, pionnière de la mode écolo, plaide pour un shopping plus vert

La styliste britannique fête cette année les 20 ans de sa marque et vient de sortir sa collection automne, en insistant sur la nécessité d’avoir une industrie textile plus respectueuse du vivant.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Stella McCartney, styliste au St James Palace à Londres (Grande Bretagne), le 10 juin 2021. (ALPHA PRESS / MAXPPP)

Alors que les soldes d’été débutent en France, la styliste Stella McCartney, elle, multiplie ces derniers temps les initiatives pour convertir la mode à l’écologie. Il y a deux semaines, elle était au G7 pour presser les chefs d’État à agir, à travers des lois et des taxes pour une fabrication textile durable. La semaine dernière, elle plaidait pour l’arrêt pur et simple de l’utilisation de fourrure dans la mode. Entretemps, elle a sorti un maillot de bain fait à partir de filets de pêche recyclés.

Et surtout, elle vient de sortir sa collection automne, dans une mise en scène vidéo un peu spéciale, où les mannequins portent toutes, en plus de ses pièces évidemment, des masques d’animaux : renards, loups, lapins, et se déhanchent pendant qu’une voix off de type documentaire animalier explique que nous pouvons tous vivre ensemble, animaux et humains.

Si le sac à main Falabella, qui s’est vendu à un million d’exemplaires, n’avait pas été vegan, il aurait fallu utiliser les peaux de 400 000 vaches pour le produire.

Stella McCartney, styliste britannique

au magazine Vogue

C’est complètement absurde, c’est fait exprès, cela porte son message sur le souhait d’un monde plus respectueux du vivant, et ça lui vaut des interviews dans à peu près tous les magazines de mode, de Vogue à Elle. Pour dire quoi ? "Achetez moins, achetez mieux et utilisez plus longtemps". La clé étant d’utiliser l’humour pour faire passer ce message sérieux. "Quand on parle de thèmes aussi lourds que le traitement éthique des animaux ou l’environnement, dit-elle à Vogue, il faut apporter un peu de légèreté et de positivité."

Parce que le but n’est pas de culpabiliser, mais de créer de la volonté, de la curiosité, des questions : comment est fabriquée la viscose qui fait une robe ? Combien de litres d’eau sont nécessaires pour un t-shirt ? "Par exemple, explique Stella McCartney, si le sac à main Falabella qui s’est vendu à un million d’exemplaires n’avait pas été vegan, il aurait fallu utiliser les peaux de 400 000 vaches." Les chiffres font toujours mal.

D’après l’ONG Humane Society, 96 millions d’animaux sont abattus chaque année dans des fermes à fourrure, 150 millions d’arbres sont rasés pour faire de la viscose, selon les chiffres de Canopy. C’est concret, percutant. Et Stella McCartney en sait quelque chose : cela fait 20 ans maintenant qu’elle propose des vêtements pensés en fonction de leur impact environnemental, sans cuir, sans fourrure, recyclés, biologiques. Et elle se veut optimiste, "parce que désormais, dit-elle, les gens sont capables d’entendre tout ça sans être mal à l’aise ou sur la défensive". C’est d’ailleurs ce constat qui a inspiré le titre de sa collection, "Our time as come", notre heure est venue.

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