À 11 ans, sa pétition pour une taxe carbone récolte plus de 100 000 signatures
Début août, Jude Walker, un jeune Britannique de 11 ans, s’est lancé dans une marche de 320 kilomètres pour défendre sa proposition de taxe carbone, et récolter des signatures dans l’espoir d’ouvrir un débat sur le sujet au Parlement.
Il a passé son été à marcher pour interpeller, attirer l’attention sur ce qu’il estime être l’urgence mondiale numéro un : le dérèglement climatique. Né en 2010, Jude Walker a onze ans, et début août, il a entamé un périple, une grande traversée pédestre de 320 kilomètres, en partant du nord de l’Angleterre, à Hebden Bridge où il vit avec ses parents, pour rallier Londres et précisément Westminster, le Parlement britannique.
Parce que si Jude s’est mis en tête de marcher, ce n’est pas simplement pour dire "sauvons le climat", mais bien pour changer la loi, pour défendre une proposition concrète, "certainement, dit-il à l’agence Reuters, l’une des plus utiles pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre", en l’occurrence, une taxe carbone, le principe qui veut que celui qui pollue paye, sachant que le texte proposé par Jude vise principalement les industriels, les fabricants.
Please sign the petition to #MakePollutersPay. https://t.co/WwfhwGrRI6
— carbontaxwalk (@carbontaxwalk) August 16, 2021
We have until midnight tomorrow to get it debated in parliament.#ClimateChange #PriceOutPollution #CarbonTaxWalk pic.twitter.com/calsLLy92c
Pour défendre son idée, en plus de sa marche, il a utilisé l’un des outils démocratiques existant chez nos voisins : le système des pétitions. En Angleterre, si une pétition réunit au moins 100 000 signatures, elle peut faire l’objet d’un débat au Parlement. Et c’est qu’a réussi à obtenir Jude, en plein mois d’août : 108 000 signatures récoltées en quelques jours.
Il faut dire que l’actualité a tristement illustré son propos. Juste avant qu’il ne parte faire ses 16 kilomètres quotidiens, accompagnés tour à tour par sa mère et par des amis, l’Allemagne et Belgique ont enduré des inondations dantesques. Puis, quand il a entamé sa marche, le Giec, le groupe des experts sur le climat, a rendu public un rapport alarmant, confirmant la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique. Et lorsqu’il est enfin arrivé à Londres, des milliers d’hectares de forêt étaient partis en fumée en Grèce, en Italie, en Turquie, en Algérie, dans le Var.
Les effets du changement climatique sont déjà visibles, il est urgent d’agir, légalement, avec des lois, pour limiter les dégâts à venir.
Jude Walker, autre d'une pétition pour une taxe carboneà Reuters
En le voyant sur les réseaux sociaux, marcher à travers champs sous la pluie avec son sac à dos et sa proposition de taxe carbone, les internautes ont signé. En masse. Il y quelques jours, la pétition a été déposée au Parlement et Jude attend maintenant une date pour voir sa proposition débattue. "Les effets du changement climatique sont déjà visibles, dit-il, il est urgent d’agir, légalement, avec des lois, pour limiter les dégâts".
Pour l’anecdote, c’est parce qu’il enrageait d’entendre des infos dramatiques sans rien pouvoir faire qu’il est sorti marcher. Pour s’aérer l’esprit, évacuer sa colère et finalement la recycler en idée. En action.
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