"La Fièvre" : la nouvelle radiographie de la France par Eric Benzekri, l'auteur de "Baron noir"
Après Baron noir, Eric Benzekri explore la société dans La Fièvre, et les brindilles qui peuvent à tout moment s'enflammer, en partant d'un petit incident qui se déroule sur le terrain du football. La série est diffusée à partir de ce lundi 18 mars sur Canal +.
Lors d’une remise de prix à la Ballon d’or, le joueur star d’une l’équipe phare insulte dans la salle son entraîneur. Les téléphones filment. La France s’enflamme. Le feu est attisé par une humoriste qui chauffe à blanc son public. Les réseaux sociaux s’affolent. Une communicante, appelée à la rescousse par le patron du club, fait tout éviter l’embrasement. La grande question qui va enflammer la société, c'est : s’agit-il de racisme anti blanc ?
Eric Benzekri avait déjà touché juste avec Baron noir. Dans cette nouvelle série, on est pris dans la fièvre qui s’empare de la nation, avec des groupuscules qui se mettent à harceler et violenter la star du foot. Pour Eric Benzekri, la Fièvre, c’est un peu la suite de Baron noir :
"C'est un peu le contrechamp de Baron noir sur la société. Baron noir parle de la France d'aujourd'hui et pour en parler, on essaie d'ausculter un peu le milieu politique. La Fièvre, c'est exactement la même chose, sauf qu'on déplace la caméra pour filmer la société. Donc : un club de foot, des communicants, des journalistes, les réseaux sociaux, énormément. On a tourné plus de 180 vidéos Tik Tok."
Dans la Fièvre, on est happé notamment par la description des manipulations possibles sur les réseaux sociaux, montrés de façon impressionnante par le réalisateur, qui sait même mettre de l’action dans des dialogues parfois savants et sociologiques. Ziad Doueiri, qui était aussi le réalisateur de Baron noir explique à franceinfo : "Comment on prend des dialogues aussi longs et complexes, et on les visualise. Eh bien, ça fait une partie des choix des décors, comment on bouge la caméra ? On construit beaucoup de couches pour alléger ces dialogues."
Nina Meurisse incarne la communicante qui garde la tête froide. Elle arrive à rendre sexy une sociologue et pourrait être le double de l’auteur Eric Benzekri : "Mais je suis bien d'accord avec vous. L'enjeu étant de rentrer ces répliques qui paraissent un peu compliquées sur le papier, et au contraire d'arriver à donner les clés aux spectateurs pour mieux comprendre la société d'aujourd'hui, et cette société de l'image absolue."
La Fièvre, une passionnante plongée dans le monde d’aujourd’hui, sans fioriture, où une brindille peut enflammer la société. Six épisodes à partir de demain, lundi 18 mars sur Canal +.
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