L'empire des séries. "Unorthodox" ou la vie réelle de Deborah Feldman
Deborah Feldman fait paraître en France cet été le roman qui a inspiré la série de Netflix "Unorthodox". L'émancipation d'une jeune juive ultra-orthodoxe de Brooklyn
Ce fut l’un des succès surprise de Netflix durant le confinement. Alors qu’on était tous enfermés, l’histoire vraie de l’émancipation d’une jeune juive ultra-orthodoxe de Brooklyn et sa nouvelle vie à Berlin.
Plongée dans la communauté juive Satmar de Brooklyn
Unorthodox, cette mini série allemande en quatre épisodes est passionnante car elle décrit d’abord une communauté méconnue, les Satmar à New York, créée par un rabin hongrois après la seconde guerre mondiale. Une des communautés les plus rigoristes au monde, où les hommes portent chapeau noir et papillotte, et les femmes, crâne rasé, des jupes longues et chaussures plates. Un milieu renfermé sur lui-même, avec sa propre école, sa propre police, son propre service d’ambulance, où la télévision et internet sont banis et les femmes considérées essentiellement comme des porteuses d’enfants qui doivent compenser les morts de l’holocauste.
Paradoxalement, New York est synonyme d’emprisonnement dans cette série, et Berlin de liberté, même s’il fut le lieu du pouvoir de Hitler. La musique va sauver la jeune fille : elle rencontre par hasard des étudiants d’un conservatoire et se prend d’amitié pour eux.
Une histoire vraie
Unorthodox, tourné façon thriller est inspirée d’un récit autobiographique qui paraît cet été en français, écrit par Deborah Feldman. Elle l’a écrit rapidement car c'était la seule façon de pouvoir quitter ce milieu très fermé ; en exposant ce qui est souvent caché. Dans la vraie vie, Deborah Feldman a comme l’héroîne Esty, quitté cette communauté un an après son mariage. Elle est partie elle aussi à Berlin avec son fils pour se reconstruire. Si dans la série Esty prend en cachette des leçons de piano, la romancière lisait en cachette des romans avec des héroines fortes, Les Quatre filles du docteur March, Orgueil et préjugés.
La série bénéficie d’une actrice parfaite, Shira Haas, et de la réalisation d’une autre femme, Anna Winger qui dans sa série Deutchsland 83 racontait déjà l’évéil d’un espion d’Allemagne de l’Est à la liberté de l’Ouest. Une série à la fois délicate et rythmée. Aujourd’hui, Deborah Feldman écrit un nouveau roman qu’elle décrit ainsi : une sorte de Greta Thunberg juive avec des superpouvoirs, une autre exploration des contradictions entre modernité et tradition.
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