L'empire des séries. "Pose", retour vers les années sida
Laurent Valière revient chaque jour cette semaine sur les séries qui ont marqué 2018. Aujourd’hui Pose, la nouvelle série de Ryan Murphy le producteur de Glee et Nip/Tuck, autour de la mode du Voguing dans les années 80 diffusée sur Mycanal et en marathon sur Canal + Série le 1er janvier prochain.
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Les séries ont l’art de nous immerger dans des périodes historiques. Après The Deuce qui racontait la 42e rue des prostitués à New York dans les années 70, Pose plonge dans la métropole des années 80 : en plein sida et en pleine mode du voguing, popularisé par Madonna.
Damon est un jeune homme chassé de chez lui par ses parents lorsqu’ils apprennent son homosexualité. À New York, il est recueilli par une jeune femme transgenre qui vient d’ouvrir sa propre "maison" : une famille reconstituée où elle héberge des jeunes de minorités : des transgenres, des afro-américains, des gays ou des latinos. Le vendredi soir, ces délaissés de la société de Ronald Reagan reprennent le pouvoir au cours de "ball rooms", tancés par un maître de cérémonie qui sait manier l’argot.
La fièvre du vendredi soir
Dans Pose, Ryan Murphy, le producteur de Glee et de Nip Tuck reconstitue avec réalisme ces fièvres du vendredi soir : des concours de mode où quiconque peut se pavaner sur la piste avec style et arrogance en remettant son titre en jeu sous des boules à facettes.
Si cette série en huit épisodes touche, c’est parce que ces bals reviennent aujourd’hui à la mode. C’est aussi parce qu’on vibre avec ces personnages qui exhibent fierté et urgence alors que le sida et la drogue déciment cette population.
Cinq actrices transgenre
Surtout, la série est réaliste. L’actrice transgenre MJ Rodriguez est Blanca , la mère émouvante de la maison Evangelica qui découvre sa séropositivité. Indya Moore incarne une prostituée latine dont tombe amoureuse un golden boy qui travaille à la Trump tower. Pose n’est pas la première série qui offre de grands rôles à des acteurs transgenres. L’actrice transgenre Laverne Cox avait ouvert la voie dans "Orange is the new black". Mais cette fois, on découvre les problèmes de la vie courante de cette population, confrontés à la stigmatisation. Autant de héros attachants, courageux, engagés et contemporains qui exultent l’envie de vivre et de danser jusqu’au bout.
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