L'empire des séries. L'espionnage en sept volets : "Mission Impossible", sexy et élégant
Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. Cette semaine, les 7 séries d'espionnage qui ont changé le genre. En 1966, Bruce Geller s'inspire du film de Jules Dassin "Topkapi" pour créer cette bande d'espions dans "Mission Impossible".
Une mèche qui se consume. Une voix sur une bande magnétique. Une mission. Et la bande qui prend feu. Avant les films, Mission Impossible est une série, créée en 1965 après le succès au cinéma de James Bond contre Docteur No. Soudain, la télévision s’intéresse à ces histoires d’espion. Bruce Geller, le futur créateur de Mannix, s’inspire de Topkapi, un film de Jules Dassin avec Peter Ustinov. Un acrobate, un colosse et un expert en électronique recrutés pour voler la dague d’un sultan.
Il imagine un groupe au service du gouvernement américain. Il le nomme : la force Mission Impossible. Il adore les talents d’imitateur de Martin Landau : il lui donne le rôle du maître du déguisement. Pour la première fois, on utilise des masques en latex qui seront généralisés au cinéma. Barbara Bain incarnera la séductrice Cinnamon, tour à tour femme fatale ou femme en détresse. L’acteur noir Greg Germain incarne lui le spécialiste en électronique. Plus tard arrivera Leonard Nimoy, le Mr Spock de Star Trek. En pleine guerre froide, ce groupe est chargé de mener des missions spéciales à travers le monde que le gouvernement ne peut assumer : renverser un dictateur, neutraliser un espion, compromettre des dirigeants corrompus… En bref : sauver la démocratie. Pas de violence dans Mission Impossible. Ou alors elle est psychologique. Les membres du groupe ne tuent jamais. Par contre, ils savent user de désinformation pour discréditer quelqu’un et faire tuer une cible par un de ses collègues.
Une série inspirée de faits réels
Chaque opération est menée de façon précise, comme ce sera le cas dans La Casa De Papel et Ocean Eleven. Les intrigues s’inspirent de triomphes clandestins réels de la CIA. La réalisation est sobre : on s’inspire des films d’espionnage de Michael Caine avec des bagarres silencieuses vues à travers la glace d’une cabine téléphonique, de lents travelings. Les dialogues sont réduits, de longues minutes consacrées à filmer des préparatifs. Le compositeur Lalo Schiffrin emballe le tout avec une musique répétitive inspirée du code morse international des lettres M. et I. En tout sept saisons, 171 épisodes, une série efficace et exigeante dont l’adaptation au cinéma sera plus spectaculaire.
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