L'empire des séries. Comment Thomas Lilti a créé les personnages de la série "Hippocrate"
Chaque jour cet été, on entre dans les coulisses des séries avec Laurent Valière dans "l’Empire des séries". Mardi 26 juillet, focus sur l’étape de la création des personnages avec Thomas Lilti, le créateur et réalisateur de la série "Hippocrate" sur Canal+, qui se déroule dans le monde de l’hôpital.
En 2018, la série Hippocrate sur Canal+ enthousiasme les critiques et le public : enfin, une série forte et passionnante sur l’hôpital, avant la crise de l’hôpital.
Il s'agit de l’histoire de quatre jeunes internes qui doivent remplacer au pied levé des médecins, et qui sont aux prises avec leurs difficultés, leur crainte de mal faire et la bureaucratie. C’est Thomas Lilti, médecin lui-même, qui écrit et réalise. Et, pour lui, le plus important est de créer de bons personnages : "C'est ça qui fait qu'on va regarder une deuxième saison, ça qui fait qu'on va se souvenir d'une série, qu'on va l'aimer profondément. C'est la puissance d'attachement qu'on peut avoir aux personnages." Il a donc choisi de mettre sur pieds quatre personnages principaux, à commencer par le plus antipathique, incarnée par une remarquable Louise Bourgoin.
"L'héroïne de départ est la médecin extrêmement douée, très compétente, mais qui est assez peu aimable. Et ça, ça m'intéressait d'en faire une sorte de anti-héros."
Thomas Liltisur franceinfo
"C'est un classique de la fiction et de la série. C'est ce personnage qui, dans la vie, on déteste car extrêmement désagréable et qui se sait plus doué que les autres. Pourtant on s'y attache, parce qu'elle a des failles, parce qu'elle est extrêmement compétente", indique Thomas Lilti.
Autour d'elle, il invente trois autres personnages qui sont des archétypes : "J’avais envie de raconter le médecin étranger, parce que ça a toujours été au cœur de mon travail. Il est représenté par ce personnage que joue Karim Leklou, qui s'appelle Arben, un personnage d'origine albanaise, dont on sait très peu de choses, qui est assez mystérieux. Souvent, quand on est jeune étudiant en médecine, on est confronté aux médecins étrangers qui sont souvent là avec nous pour les gardes et qui sont souvent ceux qui vont nous transmettre le savoir et dont on ne sait pas grand-chose. Quand on a 22 ou 23 ans, cet homme ou cette femme qui a dix ans de plus porte un mystère en lui. Il y a également le jeune étudiant en médecine, fils de médecin, c'est celui en devenir. Enfin, il y a la jeune interne en médecine que joue Alice Belaïdi, qui, elle, pour le coup, on sent qu'elle est douée, mais qu'elle est extrêmement timorée, timide, inquiète, angoissée par ses études...", détaille-t-il à franceinfo.
Ce n'est qu'à ce moment-là que le réalisateur se met à l’écriture des épisodes : "On va s'imposer une règle parce qu'il faut des fois s'imposer des contraintes à respecter quasiment entièrement à la lettre. On a quatre personnages et ce sont les seuls personnages-points de vue de la série. C'est à dire que toute l'histoire est toujours racontée du point de vue d'un de ces quatre-là. Jamais on a une séquence ou l'un des quatre personnages est absent de la séquence", précise Thomas Lilti.
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