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L'empire des séries. "Carrément Craignos" de Jean-Pascal Zadi, des pieds nickelés à la cité

Toujours couronné du César du meilleur espoir masculin pour son film "Tout simplement noir", Jean-Pascal Zadi propose la deuxième saison de sa série "Craignos". Une série douce amère, à la fois loufoque et reflet de la société, autour de losers dans une cité. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Pascal Zadi incarne Ernesto, un loser. (Louis-Adrien Le Blay/FTV)

Une bande de losers fauchés dans une cité, largués par leurs copines. Un sac de 100 000 euros qu’ils perdent et doivent à tout prix retrouver. Des truands hippies, un policier et un scientifique pourris, un épicier arabe chinois, des femmes en burqa qui défendent la liberté d’expression. Carrément Craignos, c’est une série loufoque et douce amère créée par Jean-Pascal Zadi.

Avant Tout simplement noir, qui lui a valu la semaine dernière le César du meilleur espoir masculin, l’acteur, auteur, réalisateur avait réalisé tout seul Craignos. Une mini-série qui connaît un succès sur Youtube et incite France Télévisions à lui commander une nouvelle saison, Carrément Craignos. Une série en 9 épisodes disponible gratuitement sur la plateforme france.tv.

J'aime les personnages de doux rêveurs.

Jean-Pascal Zadi

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Comme souvent, Jean Pascal Zadi incarne un doux rêveur : "J’aime bien les personnages un peu doux rêveurs, candides, car on peut du coup tout dire avec eux. Et puis ce n’est pas de sa faute : il est bête. En fait, on est tous comme cela, on peut tous dire quelque chose de raciste, tous avoir un comportement un peu bizarre à un moment parce qu’on ne connaît pas, et ce n’est pas pour cela qu’on est méchant. Et là, ils débordent et disent des conneries, et là je jubile ; l’essentiel est juste de s’en rendre compte."

Jean-Pascal Zadi est donc Ernesto. C’est lui qui a perdu le sac de 100 000 euros : "C’est un condensé de tous les losers que j’ai vus dans ma vie. Je viens d’un milieu où les mecs se mettaient toujours dans des histoires pas possibles. Après, j’ai extrapolé. J’ai des potes très gentils qui mettent le doigt dans des histoires avec des gens pas fréquentables. Le fait de ne pas avoir d’argent ou d’avoir des amis qui ne sont pas fréquentables, ça te mouille, et ca te met dans un cercle vicieux, alors que tu n’es pas préparé à être dedans."

J'ai aussi toujours envie de donner une leçon aux gens, c'est mon côté rappeur.

Jean-Pascal Zadi

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La série loufoque est aussi reflet de la société. On y parle du voile, de l’identité, de l’image de la police en banlieue, mais il y a plus de thriller que dans la première saison. "C’est important qu’il y ait du danger, pour montrer aux petits qui regardent que oui, c’est drôle, mais vous voyez, quand vous trempez dans ces histoires-là, parfois la réalité peut être cruelle. Ça, c’est mon côté rappeur, mon côté Kery James, j’ai toujours envie un peu de donner une leçon aux gens."

Carrément Craignos, une série drôle et poétique, dans le droit fil de Tout simplement noir.  

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