"Eric" : retour dans le New York sale et pauvre des années 80

Dans "Eric", Benedict Cumberbatch incarne un génial mais imbuvable créateur d'une émission de marionnettes pour enfants, qui voit son fils disparaître mystérieusement. La mini-série de Netflix replonge dans les années 80, lorsque New York était une ville sale et endettée.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vincent (Benedict Cumberbatch) dans la série "Eric" incarne un marionnettiste. (LUDOVIC ROBERT / NETFLIX)

Un marionnettiste, créateur d’émission pour enfants dans les années 80 à New York. Son émission fait penser à 1 rue Sésame, les marionnettes rappellent Kermit ou Peggy la cochonne. On assiste au tournage de l’une de ces émissions en public. On les voit agiter leurs marionnettes, micro casque sur la tête, dans un décor coloré.

Seulement, le fils de 9 ans du marionnettiste disparaît le lendemain, après une énième dispute entre ses deux parents, l’enfant disparaît. Et le monde, le couple, s’écroulent. Seule échappatoire pour son père Vincent, créer une marionnette telle que son fils l’avait dessinée : il  se met à la voir partout, et à lui parler, et retombe dans ses addictions.

Eric, le nom de cette marionnette imaginaire, est le titre de cette nouvelle fiction de l’auteure britannique Abi Morgan. On lui devait déjà le sulfureux Shame de Steve McQueen avec Michael Fassbinder, dans les nouvelles tours glacées de New York. On lui devait la plus commerciale biographie de Margaret Thatcher La Dame de fer.

Cette fois, la scénariste et dramaturge jette son dévolu sur New York, à l’époque où la ville est sale, corrompue, la pauvreté s’accumule, les sans-abri vivent dans les égouts, et le sida fait des ravages.


Plus que raconter la relation père fils, et l'histoire d'un artiste qui tente de se racheter, la série tente d’embrasser la ville et l’époque, avec des thèmes comme la corruption et le racisme ordinaire dans la police. L’autre héros de l’histoire est justement un détective, noir, droit dans ses bottes, qui passe son temps à se battre contre sa hiérarchie, muté de la brigade des mœurs à celle des personnes disparues, et qui prend à cœur, à la fois cette disparition, et celle d’un autre jeune noir.

On l’a compris, cette série Eric, brasse large, un peu trop. Elle tente de relier tous ces thèmes parfois de façon artificielle, se perd dans ce méandre de thématiques sociales. Mais elle bénéficie d’un impeccable Benedict Cumberbatch dans le rôle de ce marionnettiste imbuvable et imbu de lui-même, en conflit avec sa femme et ses parents milliardaires.

Une série dont on retient surtout les coulisses compliquées de ces émissions pour la jeunesse, créées par des artistes dans les années 80.  Eric, 6 épisodes sur Netflix.

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