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"Quelle sera la première chose que tu feras sur Terre ? ", demande Jon à Thomas Pesquet

Le retour sur Terre de l'équipage de l'ISS, commandé par l'astronaute français, est prévu dans les prochains jours : Thomas Pesquet répond aux questions des enfants.

Article rédigé par franceinfo - Thomas Pesquet, Estelle Faure, Cécile Ribault Caillol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'astronaute Thomas Pesquet sera de retour sur Terre dans quelques jours. On le voit sur cette image avec un globe terrestre, au tout début de sa mission le 30 avril 2021. (AFP / EUROPEAN SPACE AGENCY)

Pour cette dernière de L'émission spatiale, les élèves de l'école d’Ahetze, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, posent leurs questions à Thomas Pesquet qui va bientôt effectuer dans les prochains jours, après 6 mois passés dans l'espace, son retour sur la planète Terre !

Julian et Andoni aimeraient tout d'abord savoir, "Comment allez-vous atterrir sur la Terre ?".

"En fait, on va atterrir sur la mer, on va amerrir. on va se mettre dans nos capsules... On va rentrer et faire notre freinage atmosphérique, descendre, traverser l'atmosphère. C'est un peu sportif !"

Thomas Pesquet, franceinfo

Ensuite, la capsule va tomber dans l'eau et en parachute. Les astronautes seront alors récupérés par un bateau, puis ramenés en hélicoptère sur la Terre ferme !

"Combien de temps ça prend pour atterrir sur la Terre ?", demande Hugo à Thomas Pesquet qui lui répond : "ça dépend, à partir du moment où l'on quitte la station spatiale, ça prend six, sept, huit heures. Ça dépend un peu des trajectoires, du chemin qu'on prend... On fait vraiment attention à la trajectoire, on s'éloigne de plus en plus, etc. Et puis ensuite, tout s'accélère un peu à la fin, une fois qu'on fait la rentrée atmosphérique, là, ça devient vraiment dynamique. Tu vois les derniers 100 km d'altitude, on les fait en 15 minutes, peut-être, et on descend très, très vite. Voilà donc en tout, ça prend entre 6 et 8 heures. Tu vois, ce n'est pas très, très loin. C'est comme un grand voyage en train, ou un voyage en avion".

Petite précision sur la réponse de Thomas Pesquet, c'est le scenario idéal qui est visé, mais il n'est pas complètement exclu que le voyage puisse finalement être plus long, si la météo s'en mêle (puisqu'elle peut avoir changé après la décision de partir) et que le voyage dure au final 20 heures...

Le 2 juin 2017, la capsule Soyuz MS-03 avec à son bord l'équipage de l'ISS, l'astronaute russe Oleg Novitskiy et l'astronaute français Thomas Pesquet, effectue sa descente sous un parachute, juste avant d'atterrir dans une zone proche de la ville de Dzhezkazgan au Kazakhstan. 
 (SHAMIL ZHUMATOV / POOL / AFP)

Millie s'inquiète des conditions que vont subir les astronautes à l'arrivée, "Est-ce que l’atterrissage, c’est fort ? Est-ce qu’il peut y avoir une explosion, des fumées ?".

Le capitaine de l'ISS lui répond : "L'atterrissage en lui-même, il est assez fort. C'est un choc. C'est comme un petit accident de voiture, si tu veux, ça part dans tous les sens, ça tape assez fort, etc. Mais on est protégé, on a des sièges qui sont faits exprès pour ça. On a nos casques qui nous protègent..."

"En fait, c'est plus impressionnant avant l'atterrissage. C'est plus impressionnant quand tu rentres dans l'atmosphère... On va tellement, tellement vite."

Thomas Pesquet

à franceinfo

"Nous, on était dans le vide avant, donc il n'y avait pas d'air, il n'y avait rien. Et quand on rentre dans l'atmosphère, il y a des particules d'air. Donc là, ça frotte sur notre capsule et en fait, ça frotte tellement vite, tellement fort ! Comme quand tu frottes tes mains l'une contre l'autre, ça fait du chaud, et bien là, ça frotte tellement fort que ça élève la température de la capsule à 1600 degrés. Ça brûle, ça fait une boule de feu autour. On a un bouclier thermique, on est protégé, mais c'est surtout ça qui est un peu impressionnant. On est écrasé par notre poids. Ça bouge dans tous les sens après on voit des flammes par la fenêtre, etc.

Et après, quand le parachute s'ouvre, une fois que ça s'est un peu calmé, ça part dans tous les sens aussi. Ça nous secoue comme dans un panier à salade. Donc voilà, c'est un peu avant que c'est le plus impressionnant. Après, une fois qu'on est sous le parachute, c'est assez tranquille. On descend assez doucement, on descend à 9 mètres par seconde, tu vois c'est comme si on tombait quand même de trois étages par seconde, mais on est sous parachute et comme on tombe dans l'eau, ça va. C'est un peu mou, donc c'est pas très impressionnant. Il n'y a pas d'explosion, il n'y a pas de fumée".

Se réhabituer à la vie sur Terre

Paul demande "Comment pourras-tu remarcher après avoir été en apesanteur ?"

"Ce sera très difficile pour nous de marcher parce qu'on sera vraiment écrasé par le poids de notre corps... Il y aura des médecins et ils vont nous sortir calmement. Ils vont nous mettre sur une chaise, ils vont faire attention à ce qu'on reste toujours couché ou assis, etc. On ne va pas remarcher tout de suite... il faut tout réapprendre. Et puis après, déjà, dès le lendemain, ça ira bien, on pourra marcher."

Et enfin, "Quelle sera la première chose que tu feras sur Terre ?" s'interroge Jon. Voici ce que lui répond Thomas Pesquet : "La première chose que je ferais, ce sera peut-être dormir dans un lit... Profiter du confort... Et puis, je pense aussi prendre une douche, une vraie douche avec de l'eau qui coule... Donc je vais faire ça au début, des choses simples au final !". 

Sur cette page, vous pouvez écouter dans son intégralité ce dernier épisode de L'émission spatiale, dans laquelle l'astronaute Thomas Pesquet répond à des questions d'enfants sur la vie à bord de l'ISS. Un rendez-vous à retrouver en podcast.

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