Valls met les socialistes au pas à coup de 49.3
Le constat de Manuel Valls est simple, les frondeurs ont perdu au congrès de Poitiers, il a donc les coudées franches. Il n’était pas question pour le Premier ministre de prendre le moindre risque sur la loi Macron, il n’était pas sûr qu’elle passerait sans les voix des frondeurs et d’une partie de la droite, il a donc décidé de foncer, de réactiver le 49.3 qu’il avait déjà déclenché en première lecture le 17 février dernier.
Manuel Valls a défendu son choix à la tribune de l'Assemblée en évoquant la crainte d'un échec qui justifie, selon lui, le 49.3 pour faire passer une loi moderne, favorable à l’emploi. Voilà Manuel Valls qui imprime son style : efficacité et détermination (ça c’est lui qui le dit). Ses détracteurs trouvent qu’il fait surtout preuve d’autorité et de brutalité et ça chauffe en interne au sein du PS, car tous ceux qu’il avait amadoués au congrès de Poitiers avec un discours rassembleur se prennent la porte en pleine face.
D’autant que depuis le Congrès, Manuel Valls a rajouté une mesure dans la loi Macron qui n’est pas franchement de gauche
C’est LA mesure emblématique de ce revirement "droitier" du Premier ministre : le plafonnement des indemnités de licenciement devant les prud’hommes en cas de licenciement abusif. Même ceux qui ne sont pas étiquetés "frondeurs" trouvent la pilule un peu dure à avaler… Mais qu’importe l’exécutif veut aller vite, François Hollande espère que la loi Macron sera définitivement votée d’ici au 14 juillet.
Il fallait donc l’imposer aux socialistes sans tergiverser.
Les socialistes vont devoir se faire à l’idée que leur parti vire de bord ?
Si Manuel Valls continue de tenir la barre oui. Il se targue de représenter l’aile réformatrice du PS, contre celle des "archaïques" qui veulent que rien ne bouge... Le Premier ministre est habile, il s’appuie sur l’opinion qui est favorable à la loi Macron. Cela dit, les frondeurs n’ont pas dit leur dernier mot, eux, vont revenir à la charge sur le fossé qui sépare ce gouvernement du "peuple de gauche".
Mais François Hollande et Manuel Valls ont pensé à tout : le gouvernement vient d'annoncer la hausse du salaire des fonctionnaires à partir de 2016... soit quelques mois avant la présidentielle.
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