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Présidentielle 2022 : Nicolas Dupont-Aignan se pose en candidat de toutes les colères

Le candidat de Debout La France ! présente pour la troisième fois sa candidature à la présidence de la République. Avec cette année un angle d'attaque précis.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France à l'élection présidentielle, lors d'un discours, à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 15 mars 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Pour la troisième fois, Nicolas Dupont-Aignan concourt à la présidentielle. A onze jours du premier tour du scrutin, le candidat du mouvement Debout La France ! s’adresse en priorité aux "anti-Macron". Car au hit-parade des candidats anti-Macron, on se bouscule au portillon. Sauf que Nicolas Dupont-Aignan, lui, veut fédérer les plus anti-Macron des anti-Macron ! Et il y a urgence, parce qu’à l’écouter, depuis cinq ans, nous vivons en dictature. "Dictature sanitaire" sous le Covid, "dictature médiatique" qui vise à le bâillonner, "dictature culturelle" imposée par les bien-pensants, et j’en passe. Dictature en France, mais pas en Russie : Nicolas Dupont-Aignan a toujours soutenu Poutine et appelle d’ailleurs le président ukrainien Zelensky à lâcher du lest.

En France, cette "dictature", c'est toutefois la troisième fois qu’il se présente : il a recueilli des scores modestes, 1,7% en 2012, 4,7% il y a cinq ans. Et son souci, c’est que cette fois, il y a embouteillage à droite et à l’extrême droite avec une candidature Le Pen, comme toujours depuis 50 ans, mais aussi la candidature d’Eric Zemmour.

Candidat "contre la caste et l'oligarchie"

Nicolas Dupont-Aignan se dit gaulliste, évidemment. Et d'ailleurs un peu comme tout le monde. Sauf qu’en 2017, il a rallié Marine Le Pen entre les deux tours. La candidate d’extrême droite lui avait promis Matignon en cas de victoire. Et cette année, il est soutenu par l’ex-bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, la tête de gondole des anti-pass dans la rue chaque samedi depuis l’été dernier. Au fond, Nicolas Dupont-Aignan essaye de récupérer toutes les colères qui se sont exprimées, dans la rue, parfois violemment, depuis cinq ans, celle des "gilets jaunes", mais aussi celle des antipass et les antivax.

Enarque, membre de nombreux cabinets ministériels, député depuis 25 ans, il répète qu’il est candidat "contre la caste et contre l’oligarchie qui opprime le peuple français". La preuve, s’il est élu, il nommera le professeur Raoult au ministère de la Santé et il répète encore aujourd’hui, contre l’évidence scientifique, que le meilleur traitement contre le Covid, c’est l’hydroxychloroquine.

Nicolas Dupont-Aignan dénonce déjà une "élection truquée". Ou plutôt une élection "truquée de A à Z", dit-il en citant les 500 parrainages. On ne sait pas trop pourquoi, d’autant qu’il les obtient sans mal à chaque fois. Ou encore dénonçant le temps de parole, alors qu’après la règle de l’équité, c’est la règle de l’égalité totale qui s’applique au cours de ces deux semaines, comme à chaque scrutin. Au fond, c’est sans doute à cela qu’on constate qu’on ne vit pas encore complètement en dictature : c’est quand on voit un candidat la dénoncer à corps et à cri, sans être, fort heureusement, inquiété le moins du monde.

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