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Présidentielle 2022 : ces leçons du passé qu'Emmanuel Macron veut tirer avant le second tour

Emmanuel Macron est reparti dès lundi en campagne, pied au plancher cette fois, avec un déplacement dans les Hauts-de-France au cours duquel il a multiplié les signes en direction de l’électorat de gauche. 

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (LEWIS JOLY / POOL)

On le voit : le premier tour est passé par là. Jean-Luc Mélenchon a obtenu 22 % des voix et c’est l’attitude de l’électorat insoumis qui fera la décision le 24 avril. Même si Jean-Luc Mélenchon a asséné une consigne claire, "pas une voix pour Marine Le Pen !", il n’a pas appelé à voter explicitement pour Emmanuel Macron. Notamment à cause d’un chiffon rouge, la proposition du président-candidat de reporter à 65 ans l’âge légal du départ en retraite. Lundi 11 avril, lors de son déplacement à Denain, dans le Nord, Emmanuel Macron a plusieurs fois été interpellé sur le sujet. Il s’est employé à rassurer, à expliquer que la réforme ne se ferait que progressivement, qu’elle tiendrait compte des carrières longues et de la pénibilité. Et puis il a fini par lâcher qu’il était prêt à discuter du "rythme" et même "des bornes" de sa réforme, sans exclure de consulter les Français par référendum.

Pourquoi tant de prudence ?

Emmanuel Macron va avoir besoin du soutien d’une bonne partie des électeurs insoumis pour battre Marine Le Pen. Alors, il dit toujours qu’il faudra travailler plus longtemps pour sauver le système par répartition, mais pas question de se montrer trop brutal. Surtout au moment où Marine Le Pen, elle-même, a abandonné sa promesse de rétablir la retraite à 60 ans pour tous, comme le souhaite encore Jean-Luc Mélenchon. Lundi, le président-candidat a d’ailleurs aussi beaucoup parlé d’éducation, de travail, d’écologie, autant de thèmes qui figurent parmi les priorités de l’électorat de gauche.

Emmanuel Macron veut donc tirer les leçons du premier tour ?

Oui, de sa campagne d’abord, démarrée trop tard, et beaucoup trop fade. Raison pour laquelle il va mettre les bouchées doubles avec de nombreux déplacements et plusieurs meetings d’ici le 24 avril. Il tire aussi les leçons de l’entre-deux tours de 2017. Souvenez-vous, une soirée festive dans une brasserie parisienne au soir du premier tour suivie de trois jours de flottement.

Là, le contraste est saisissant : le candidat Macron redémarre pied au plancher, se jette dans la mêlée dans un fief de l’extrême droite et oblige même Marine Le Pen à improviser un bref déplacement lundi, dans une exploitation agricole. Et puis, il veut montrer, enfin, qu’il essaye de tirer les leçons de son premier mandat. Parce qu’au-delà du deuxième tour, Emmanuel Macron sait qu’en cas de réélection, il devra se montrer beaucoup plus ouvert au dialogue, à la concertation et à la négociation ; s’il veut pouvoir continuer à réformer un pays bouillonnant sur le plan social, fracturé sur le plan politique, et écartelé entre des radicalités contraires.

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