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Pierre Moscovici, l'optimisme de rigueur

Le ministre de l'Économie envisage une croissance de + 0.2 au second semestre. Pas de quoi pavoiser, ni justifier un changement de ligne politique, mais ces prévisions semblent rendre optimiste Pierre Moscovici. Il est l'invité de l'émission "Questions d'info", sur LCP, avec le Monde, l'AFP, et France Info.
Article rédigé par franceinfo
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Durant la première année du quinquennat, Pierre Moscovici est apparu comme un ministre trop sage, par rapport au
bouillant Arnaud Montebourg. Depuis, la jurisprudence Batho encourage le maintien dans les clous, et Pierre
Moscovici semble se sentir plus à l'aise.

Sur l'affaire Tapie, par exemple, alors que la justice a saisi les biens
de cet ancien ministre de François Mitterrand, Pierre Moscovici écarte toute
idée d'acharnement à l'encontre de ce familier de Nicolas Sarkozy :

Ce que nous voulons faire, c'est justement de
respecter l'indépendance de la justice, aucune forme d'instruction, aucune
forme de pression, et donc, a fortiori, aucune forme de manipulation. Le rôle
du ministre de l'Économie et des Finances, au nom du gouvernement et donc au
nom de l'État, c'est de s'assurer que les intérêts de l'État, et donc du
contribuable, aient été respectés et pas lésés. Moi je défends l'intérêt
public, l'intérêt général
. "

L'intérêt général, l'exemplarité, des valeurs que Pierre Moscovici oppose
également à la façon dont Nicolas Sarkozy justifie son retour, après le rejet de
ses comptes de campagnes :

" Contester cette décision, contester l'institution ne
me paraît pas de bonne politique. Le fait d'être ancien président de la
République fait en sorte qu'on a un devoir d'exemplarité. Et en l'occurrence,
franchement, Nicolas Sarkozy aurait dû faire preuve de retenue, de réserve, de
discrétion, et pas de fracas. Il n'est pas au dessus de tout, il n'est pas au
dessus des lois, il n'est pas au dessus des institutions.  II a été l'homme qui a affaibli le pays. Et
enfin, pour son propre parti, il a été celui qui lui a fait perdre les
élections, et qui en plus, derrière, contribue à son affaiblissement financier.
Si ça c'est un homme providentiel, il faudra me donner une autre définition de
la providence. On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve
. "

Nicolas Sarkozy que Pierre Moscovici critique pour avoir laissé les
comptes du pays en mauvais état, alors que l'action de François Hollande finira
par porter ses fruits. D'ailleurs, le ministre de l'Économie veut le croire, à la fin de l'année,
on ne parlera plus de récession :

" Nous sommes en train de sortir de la récession, la
croissance au deuxième trimestre 2013 devrait être de +0,2, les
indicateurs des comportements des ménages, consommation, pouvoir d'achat, des
entreprises, production industrielle, investissement, tout ça me laisse à
penser que nous sommes dans le début d'une reprise. Il faut l'observer avec
modestie, parce que ça n'est pas encore spectaculaire, il faut l'observer avec
prudence, parce que nous ne sommes jamais à l'écart d'une rechute. Les enquêtes
dont nous disposons, les prévisions dont nous disposons, à la fois de l'Insee
et de la banque de France, appuyées sur des chiffres solides, laissent à penser
que le deuxième trimestre 2013 sera à +0,2.
 "

Ce qui ne veut pas dire qu'il faille renoncer au sérieux budgétaire, à la
ligne politique du gouvernement, Pierre Moscovici est d'accord là-dessus avec
son collègue de l'agriculture Stéphane Le Foll.

Il a eu raison Stéphane Le Foll de dire ça, et c'est
vrai que la deuxième année du quinquennat doit être une année un peu
différente. Dans la première, on avait à faire face à la crise de la zone euro,
à créer le socle du changement, comme on disait jadis, à poser les grands
actes, y compris législatifs de ce changement, des réformes. Il faut aussi être
plus dans l'explication, et moi, je me promets, non seulement je me promets,
mais je l'ai déjà fait, de faire plus de microéconomie, un peu moins de
macroéconomie, c'est-à-dire être plus près des entreprises, plus près des
salariés, plus sur le terrain et plus dans la pédagogie, car on en a besoin
. " 

Les bonnes résolutions, voilà ce qui marque bien la volonté de passer à une nouvelle
étape du quinquennat. Plus optimiste.

 

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