Le scénarioressemble étrangement à celui qui s'était joué lors du limogeage de DelphineBatho. L'ancienneministre de l'écologie, licenciée pour avoir dit tout le mal qu'elle pensait deson propre budget. Une sortiede route, assumée, que Jean-Marc Ayrault n'avait pas tolérée. Le budget, c'est larègle de base de la vie commune. Si on ne l'accepte pas, on ne peut pas rester dansla maison gouvernementale. Les vertsavaient d'abord mis en scène leur indignation. Ils s'étaient réunis en urgence,le soir, chez leur ministre chef de file, Cécile Duflot.Les écologistesétaient au bord du clash. Et puis le gouvernementavait promis que rien n'était tranché, que tout était négociable. Le ministredu budget avait reçu des parlementaires pour le leur confirmer. Lesquelsavaient bien voulu croire à ses déclarations de bonnes intentions. Comme cadeaude remerciement, ils avaient obtenu l'annonce d'une contribution climaténergie, destinée à diffuser leurs couleurs vertes dans la fiscalité. Les écologistesse sentaient finalement assez bien dans la maison du gouvernement. Ils étaientrestés.Et ça recommence avec la taxation du gazole,écartée par deux ministres le même jour. Deux ministresimportants, mais pas les ministres décisionnaires en matière de budget. Philippe Martin, chargé de l'écologie, et Alain Vidalies, chargé des relations avec le Parlementont bien compris la même chose : la taxe gazole est écartée, car ellegrèverait le budget des ménages. Aussitôt, lesécologistes crient leur indignation. Les règles de vie dans la maison gouvernementalene sont pas acceptables. Ils sont au bord du clash. Et puis le gouvernementassure que rien n'est tranché ni arbitré, le ministre du budget va recevoir desparlementaires mardi pour le leur confirmer.Et quel sera le cadeau de remerciement cettefois-ci ?Une toutepetite taxe sur le diesel, à un centime le litre, avec un centime en moins surl'essence, histoire de rapprocher, symboliquement, les deux carburants. Et puis l'annonced'une nouvelle version de la taxe carbone, qui sanctionne la pollution elle-même,plutôt que la production, pourrait être annoncée à la Conférenceenvironnementale, dès la semaine prochaine donc.Cela veut donc dire que l'incident est clos? Pas encore. Les écologistesse réunissent en conseil fédéral demain. La base ne sera pas aussi concilianteque ses cadres. Les oreillesdu gouvernement vont donc encore siffler vertement ce week end. Mais cela nedevrait pas durer trop longtemps. Lesécologistes ont pris l'habitude de crieravant d'avoir mal. Le gouvernementdispose de quelques jours pour préparer un remède anti-douleur.