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Législatives 2022 : quelle est la stratégie d'Emmanuel Macron qui veut un "gouvernement d’action" sans les Insoumis ni le RN ?

Emmanuel Macron a chargé Elisabeth Borne de négocier avec les présidents de groupes parlementaires en vue de former un "gouvernement d’action". Tout en en excluant certains... L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président de la République Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne lors de la commémoration de l'appel du 18-Juin, au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), le 18 juin 2022. (JACQUES WITT / SIPA)

Emmanuel Macron invite Elisabeth Borne à sonder les groupes parlementaires pour former début juillet un "gouvernement d’action", mais il en écarte d’emblée la France Insoumise et le Rassemblement national. Pourquoi ?

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C’est logique pour au moins deux raisons. D’abord, il prend acte du refus de ces deux formations de participer à un gouvernement de coalition. Cela "n’aurait aucun sens", a répété, dimanche 26 juin, Adrien Quatennens, le coordinateur des Insoumis. Les Mélenchonistes comme les Lepénistes s’inscrivent dans une opposition systématique. Rappelons que la semaine dernière, lorsqu’il a reçu les chefs de partis à l’Elysée, le Président a même testé l’hypothèse d’un gouvernement d'"union nationale" et elle a été écartée par tous ses interlocuteurs. Et puis, si Emmanuel Macron dit "ne pas confondre" ces "deux extrêmes", il considère que ce ne sont pas des partis de gouvernement. Une façon de rassurer aussi son électorat qui ne comprendrait pas bien que le chef de l’Etat réélu veuille associer aux affaires l’extrême droite qu’il a battue à la présidentielle ou la gauche radicale qu’il a battue aux législatives.

Mais cette stratégie peut-elle fonctionner ?

C’est compliqué, très compliqué bien sur, mais c’est justement pour attirer d’autres soutiens, des renforts venus d’ailleurs, que le chef de l’Etat écarte d’emblée le RN et LFI. Personne, surtout à gauche, ne rejoindrait une coalition à laquelle participerait l’extrême droite. Et du côté de LR, pas un élu ne rallierait un gouvernement ou une majorité où figureraient des Insoumis.

Quant aux autres formations, de gauche comme de droite, le PS, le PCF et les Verts d’un côté, LR de l’autre, leur situation est moins confortable. D’un côté, les états-majors des partis refusent la main tendue par la majorité présidentielle. Olivier Faure et Christian Jacob ont été clairs. "Pas question de servir de béquille" à Emmanuel Macron, a souligné dimanche le nouveau président du groupe LR, Olivier Marleix. Mais d’un autre côté, les mêmes répètent que ce n’est pas un refus de principe. Et ils assurent qu’ils seront "constructifs" et pourraient approuver, au cas par cas, les textes de la majorité qui iront dans le "bon sens"…

Emmanuel Macron peut donc espérer des renforts ?

Ponctuellement sans doute, selon les projets de loi. Dans le cadre d’une coalition, c’est moins probable, sauf si des députés s’émancipent des consignes de leurs partis. Les voix de certains maires ou présidents de région de droite commencent à s’élever en ce sens.

Surtout, le chef de l’Etat pense que le temps peut jouer en sa faveur. Parce que plus le blocage durera, plus les élus de gauche et de droite modérées pourraient en être tenus pour responsables par leurs électeurs.

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