Législatives 2022 : les stratégies opposées de Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour
Jean-Luc Mélenchon a confirmé jeudi qu’il ne serait pas candidat à sa réélection comme député des Bouches-du-Rhône. Éric Zemmour a annoncé, lui, qu’il présentait dans le Var.
Les deux hommes ont des stratégies radicalement différentes. La décision de Jean-Luc Mélenchon peut surprendre. À la présidentielle, il est arrivé en tête à Marseille et il avait de bonnes chances d’être réélu dans sa circonscription, la 4e des Bouches-du-Rhône. Et il demande aux Français de "l’élire" à Matignon, c’est sa formule. Se faire élire sans être soi-même candidat, c’est compliqué.
Il est vrai que sous la Ve République, sept Premiers ministres n’étaient pas députés, dont l’actuel Jean Castex. Mais les trois chefs de gouvernement de cohabitation, eux, avaient été élus au Palais-Bourbon : Jacques Chirac, Edouard Balladur, puis Lionel Jospin. Au fond, pour Jean-Luc Mélenchon, c’est quitte ou double. Soit la gauche gagne les élections et il atterrit à Matignon, c’est dans l’accord signé par toute la gauche. Soit elle perd, sa succession s'ouvre, et il passe le flambeau à l’Assemblée.
Éric Zemmour n’avait pas le choix
Après son échec à la présidentielle, avec 7 % des voix, Éric Zemmour se retrouve isolé, avec une Marine Le Pen bien décidée à l’éliminer. Après l’avoir éreintée pendant toute la campagne présidentielle, il lui a tendu la main. En vain. Le découragement gagne ses troupes. Reconquête aura le plus grand mal à avoir des élus. Pour essayer de survivre à cette "nuit des petits couteaux" à l’extrême droite, et faire perdurer son courant politique, il devait montrer l’exemple. Il a choisi la quatrième circonscription du Var, celle de Saint-Tropez. Le 10 avril, il y a fait l’un de ses meilleurs scores du pays , près de 15 % des voix, mais il avait été très largement devancé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron
Marine Le Pen va tenter, quant à elle, de décrocher un deuxième mandat de députée à Hénin-Beaumont, et elle veut obtenir un groupe, soit au moins 15 élus. Elle n’en avait pas lors de la précédente législature et l’extrême droite n’a pas existé au Palais-Bourbon. À l’inverse, les 17 députés du groupe Insoumis se sont souvent fait remarquer.
Mais le risque pour tous, et d’abord pour la majorité, c’est qu’au cours du quinquennat qui s’ouvre, à cause de l’abstention massive, de la crise civique et de la perte de légitimité du Parlement, l’opposition se fasse d’abord entendre dans la rue, sans trouver forcément de débouché politique.
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