Le désaveu des urnes va-t-il relancer la machine à couacs ?
Qu'ils le disent avec plus ou moins de circonvolutions,
les socialistes en sont bien conscients : leurs électeurs leur ont envoyé
un message de déception à la figure. Le gouvernement doit-il pour autant
renoncer à sa politique ?
Non, répond, Najat Vallaud-Belkacem. Au contraire, il faut "garder le cap ",
assure la porte-parole du gouvernement.
Le couple Hollande - Ayrault considère qu'il
est plus exposé à des impatiences qu'à un échec de sa politique. Avant les élections, quelques signes ont
convaincu François Hollande qu'il était sur la bonne voie : la hausse (même
légère) de l'emploi au 4e trimestre 2013, d'après le Bureau international du travail, et la signature du Pacte de responsabilité, dont le président espère
qu'il relancera la croissance.
Mais
tous les socialistes ne sont pas aussi optimistes...
Le pacte de responsabilité n'est pas
ressenti comme une avancée extrêmement positive à gauche. Ou il n'est pas bien expliqué, ou il n'est
pas convaincant. En tout cas, il y a un problème. Un "problème de gouvernance"
accuse Jean Glavany. L'ancien ministre de Lionel Jospin doute de la "lucidité"
de Jean-Marc Ayrault et pointe le manque "d'enthousiasme" du Premier
ministre pour mobiliser l'électorat avant le second tour.
Les
rumeurs de remaniement repartent donc de plus belle
Les tenants d'une autre politique ont
bien du mal à réfréner leurs critiques. Pudiquement, ils réclament un "choc"
ou une "équipe de choc" pour relancer la machine majoritaire. Les plus anciens se souviennent des
municipales de 1983. Comme cette année, elles avaient lieu deux ans après la
présidentielle, juste après un retour à la réalité politique, une rigueur
budgétaire admise sous le terme de parenthèse à l'époque. Aujourd'hui, François Hollande ne parle
pas de parenthèse, mais "d'efforts" qui finiront par porter leurs
fruits.
En 1983, l'électorat de gauche avait
ravalé sa colère au second tour, permettant à la majorité de limiter la casse. C'est ce qu'espère la gauche aujourd'hui. L'exécutif retient son souffle jusqu'au
second tour.
Ce
qui veut dire que rien ne se passera d'ici dimanche prochain ?
Pour l'heure, François Hollande est
accaparé par son agenda international. Il pourra saisir l'occasion du conseil
des ministres mercredi pour dire un mot, très élyséen, sur ces élections
municipales. Mais en se dévoilant le moins possible. Juste
pour dire qu'il a entendu et compris le message. Il n'a pas intérêt à mettre le poste de Jean-Marc
Ayrault dans la balance, face à la progression du Front national. La plupart des impatients de la majorité
l'ont compris. Mais la semaine risque d'être bien longue pour les plus empressés d'entre eux. Une chose est sûre pourtant, que Jean-Marc
Ayrault dirige le prochain gouvernement ou non, les places y seront très
chères.
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