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La campagne du Congrès socialiste est lancée

La campagne du congrès socialiste est lancée, depuis hier, les militants ont en main les quatre motions en lice, ils voteront le 21 mai prochain pour définir la ligne du PS. Martine Aubry s’est ralliée on le sait à la motion du gouvernement, elle aurait réussi à l’infléchir, mais ce n’est pas évident.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Anne-Laure Dagnet © Christophe Abramovitch -Radio France)

Il suffit de lire la version finale de la motion Cambadélis, la motion du patron actuel du PS, pour comprendre ce qui se joue

En apparence, Martine Aubry a gagné, la maire de Lille a réussi à imprimer sa patte : le texte parle de réforme fiscale, de sécurité sociale professionnelle, il dénonce le travail du dimanche et l’emprise de la finance sur l’économie.

Ça commence plutôt bien, ce sont les thèmes portés par Martine Aubry

Oui mais ça se corse quand on décortique le texte. Sur la réforme fiscale, page 25 les signataires réclament "Une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus". Ça fait partie des promesses de campagne de François Hollande,

Bonne nouvelle donc si c’est écrit noir sur blanc dans une motion signée par la quasi-totalité du gouvernement à commencer par Manuel Valls. Sauf que, du côté de l’Elysée, les conseillers de François Hollande ne sont pas du tout enthousiastes à l’idée d’une nouvelle baisse d’impots car ça reviendrait à ça. Ils considérent que la réforme fiscale est déjà faite, et l’un d’eux répond avec un brin d’ironie que ça n’empèche par le PS de continuer à réfléchir.

 

Pas de réduction de CSG pour les plus modestes donc. Est-ce qu’il y a d’autres mirages pour Martine Aubry dans la motion qu’elle a signée ?

Ah oui, un beau mirage qui concerne cette fois le pacte de responsabilité, vous savez les 41 milliards d’aides pour les entreprises, La maire de Lille, et les frondeurs, estiment qu’il n’y a pas assez de contreparties réclamées aux entreprises. Alors, dans une 1ere version du texte qu’elle a signé avec Jean-Christophe Cambadélis, il y avait un passage qui réclamait justement des contreparties "réelles et précises en termes d’emploi et d’investissement", et bien ce passage a carrément disparu.

Martine Aubry a tout de même réussi à imposer son point de vue sur le travail du dimanche ?

Quand la loi Macron a été présentée, Martine Aubry n’y est pas allée de main morte, elle a dit qu’elle combattrai cette régression, le passage de 5 à 12 dimanches travaillés dans l’année. Et bien dans la motion qu’elle a signée avec Manuel Valls il est juste écrit :  "Nous sommes opposés à une nouvelle extension du travail du dimanche."

On ne sait pas s’ils parlent de la loi Macron qui est en cours d’adoption, ou si ça concerne l’avenir.

Finalement les avancées obtenues par Martine Aubry semblent bien maigres

Il a bien des déclarations d’intention, mais sur le fond, oui c’est maigre. En fait Martine Aubry a préservé la forme, pour ne pas perdre la face en se ralliant à la motion du gouvernement. Elle n’avait pas beaucoup d’autres choix : si elle prenait la tête de la motion des frondeurs, elle risquait de perdre ou au mieux d’être nommée à nouveau à la tête du PS. Et on a bien compris qu’elle n’en avait pas spécialement envie.

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