L'exécutif manie le bâton et la carotte
L’Élysée n’a jamais reçu autant d’écologistes et la plupart ne sont pas estampillés EELV. Ça va du représentant de Génération écologie, à la responsable de Cap 21, Corine Lepage, en passant par le patron du Front démocrate, Jean-Luc Benhamias ou par le centriste Jean-Louis Borloo
Mais qu’est ce qu’il trafique François Hollande ?
Et bien sous couvert de préparer la conférence climat du mois de décembre, le président ratisse large, Il aurait une idée derrière la tête : sonder le poids et la motivation de tous ceux qui pourraient constituer un contre pouvoir au parti officiel EELV.
Mais tout cela ne va pas l’aider à se rabibocher avec les verts canal officiel ?
Ah, la politique vous savez, ce n’est que du rapport de force ! Si François Hollande arrive à contre balancer la toute puissance de Cécile Duflot, il aura déjà gagné un peu de terrain. Parce qu’à dix jours des départementales, et bien l’ancienne ministre n’a rien perdu de capacité de nuisance, au contraire. Cécile Duflot répète à l’envi qu’il n’est pas question que les verts retournent au gouvernement, elle a d’ailleurs bien verrouiller les choses pour que ce soit très difficile pour ceux qui sont tentés et il y en a.
Mais ce n’est pas tout, elle continue de défendre la naissance d’une nouvelle force politique à gauche : une alliance verts/communistes et parti de gauche. Alliance qu’ils testent pour la première fois lors de ces départementales. Vous savez que pour les départementales, c’est du jamais vu, ds près de 80% des cantons, les écolos ont laissé tomber le Parti socialiste.
C’est ça qui inquiète FH, la perspective de perdre un allié pour les prochains scrutins
Oui il y a les régionales à la fin de l’année, mais surtout la présidentielle en 2017. Un frondeur décrypte : François Hollande ne peut pas couper les ponts avec ceux qui peuvent le servir. Sa seule crainte, dit cet élu, son obsession, c’est de savoir s’il y aura un candidat à sa gauche, un autre socialiste ou bien un écolo. Parce que si c’est le cas, et bien il n’a quasiment aucun espoir de se qualifier pour le second tour. Un 21 avril 2002 bis plane dans son esprit comme un gros nuage.
Donc François Hollande cherche à faire émerger un contre pouvoir à EELV, c’est en quelque sorte le bâton… et la carotte alors ???
Il y a un exemple récent, c’est le sabordage d’un accord possible sur la loi de transition énergétique. Un éminent sénateur raconte que pour approuver le texte, l’UMP était prête à un accord à condition que ne figure pas dans cette loi l’engagement de baisser la part de l’électricité d’origine nucléaire de 75% à 50% en 2025.
Promesse faite aux écologistes, pour ne pas leur déplaire, l’exécutif a dit niet aux sénateurs, résultat, ils n’ont pas approuvé la loi.
Mais apparemment ça ne suffit pas puisque Cécile Duflot continue de dire que le gouvernement a tout faux.
Oui la députée est un peu restée patronne du parti, même si elle n’en a pas le titre.C’est donc elle qu’il faudra convaincre. Mais comme François Hollande a plus d’un tour dans sa poche, il poursuit dans le même temps ses tentatives de débauchage auprès d’un certain nombre de parlementaires d’EELV. Car il y en a quelques uns qui ne demanderaient que ça, de devenir ministre.
Pour ne pas les citer : Les deux co-présidents du groupe à l’Assemblée, François de Rugy et Barbara Pompili, et le président du groupe du Sénat Jean-Vincent Placé. Et pour inciter les verts "pro-hollande" à rejoindre le gouvernement, l’exécutif échafaude des plans très précis: Jean-Vincent Placé ne demande qu’à quitter le Sénat, problème, s’il part, il n’y a plus de groupe EELV, car ils sont dix sénateurs, et c’est le nombre minimum pour constituer un groupe. Pas de problème, le groupe socialiste pourrait "prêter" l’un de ses sénateurs, c’est possible,ils n’ont qu’à lui coller l’étiquette "écolo"et le tour est joué.
Et ça réglera le problème ?
Pour aller au gouvernement, les parlementaires d’EELV devront d’abord faire secession avec leur parti et c’est sans doute beaucoup leur demander quoi que…ça dépend pour qui. Et puis, ça ne permet pas de rallier tout le parti. Comme le dit Manuel Valls : "Il ne s'agit pas de débaucher l’un ou l’autre, Il faut savoir sur quelle base ils reviennent au gouvernement. S'ils reviennent, ce n'est pas pour les retrouver aux régionales avec le Parti de gauche ." Une autre façon pour le Premier ministre de dire que François Hollande a encore du pain sur la planche !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.